Edinburgh Fringe Festival : un festival d’humour varié

Juliette Follin 19/08/2017

En août, le festival the Fringe célèbre sa 70e année à Edimbourg. Pour l’occasion, le spot du rire s’est déplacé en Ecosse pour vivre l’expérience de l’intérieur. Une rétrospective de l’Edinburgh Fringe Festival en deux volets, qui commence par les spectacles absurdes et plus théâtraux.

Edinburgh Fringe Festival : parenthèse humour express

Sur 3 jours, on loupe 99 % des spectacles proposés. Chaque pas passé dans une rue animée du festival vous fournit une forêt amazonienne de flyers. Vous finissez pas les jeter. Donc oui, au Fringe, on vous prévient tout de suite : il y a du déchet. Vous pouvez passer d’un spectacle formidable à une expérience longue dans une salle de spectacle plus ou moins miteuse.

De nombreux spectacles renommés se déroulent dans des containers ou des boîtes de nuit mobilisées pour l’occasion. L’odeur de vomi vous promet de passer une petite heure en apnée. Pour équilibrer, ils convient de bons humoristes dans ces salles-là.

Un public bienveillant, moins exigeant qu’en France

Autant le dire tout net : le Fringe, ça casse pas trois pattes à un canard. Je vous rassure, ce n’est que mon opinion personnelle. Car le public du Fringe rit de bon cœur et est moins exigeant que le public français.

L’absurde : mi-figue, mi-raisin

Le spot du rire a programmé 2 spectacles absurdes. Le premier spectacle est signé Paul Currie. Cats in my mouth est une véritable folie. Il a le côté dégueulasse de l’absurde à la sauce British : c’est especially shocking, ça part dans tous les sens, ça jette de la nourriture sur le public… et les volontaires – non-volontaires – qui montent sur scène se font bizuter. Je ne m’y attendais pas, car j’ai découvert Paul Currie par ce biais. Je me suis dit que cela ressemblait à ça. Mais en fait, Paul Currie, ça ressemble surtout au contenu de la vidéo ci-dessous. Imaginez juste des sous-vêtements qui ne sont pas propres à la place et un peu moins de vêtements.

Le premier volontaire se retrouve à terre, devant tenir une plante verte pendant que Paul Currie lui apporte une bière et le fait boire sur scène de force. Très sympa. Le deuxième termine sans pantalon (c’est un truc qui les obsède, là-bas, en 5 ou 6 spectacles j’ai vu ça deux fois) et fini en combat de sumo avec l’artiste, sans le côté sumo. C’est objectivement très bien, et fou, mais le spot du rire est actuellement en psychothérapie pour se remettre de cette aventure. Heureusement que le bizutage m’a épargnée.

Le deuxième spectacle semblait plus prometteur : il s’appelait Hello Humans. Donc a priori, on a affaire à un mec perché. En réalité, le spectacle de Jay Cowle n’a rien d’absurde. Dire qu’on aime porter des pyjamas n’est pas très subversif. En réalité, la performance correspond à du stand-up plus ou moins réussi. On ne passe pas un mauvais moment, mais on se dit que toutes les acclamations de la critique qui nous ont fait venir jusqu’ici sont un peu fort de café. Peut mieux faire, donc.

Sketch comedy : les mises en situation à l’honneur

Ne pas confondre les sketches, comme on les entend à la française, et le genre appelé sketch comedy. Cela ressemble plus à du théâtre de troupe, un peu comme ce que fait l’Exercice (que l’on vous conseille vivement !). L’interaction avec le public est donc minimaliste, les situations complètement extirpées du réel.

Avec des gens comme la troupe du Laughing Stock, on assiste davantage à une prouesse artistique qu’à un moment d’humour. Mais ce n’est pas ce que le public est venu chercher : le Fringe, c’est un festival généraliste où l’on trouve de tout. La complicité entre les membres de chaque troupe se ressent, c’est vraiment leur meilleur atout. Mais le sketch comedy peut se jouer seul. C’est ce qu’a réalisé Briony Redman, qu’Els – Lost in France avait déjà vu et a recommandé au spot du rire. Bon, j’avais déjà pris les billets, je partais donc confiante.

Theory of Positivity est un titre qui n’a que peu d’écho dans la performance finale. L’idée est de mêler 3 scénarios de films, avant de se rendre compte que les histoires sont reliées. Le public est participatif, cette fois, et chaque membre capable de répondre correctement aux questions posées gagne un Twix. Pour un public étranger ou peu accoutumé à la culture anglo-saxonne, le spectacle est assez difficile d’accès. J’imagine qu’avec les références, on trouve tout de suite cela plus drôle. Briony incarne en tous les cas tous ses personnages avec beaucoup d’énergie, une énergie communicative.

Et le stand-up ?

Le stand-up au Fringe, c’est une réussite. On en reparle plus tard dans le deuxième volet de la rétrospective du Fringe par le spot du rire !

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