Interview Pierre Thevenoux : « Mon but premier, c’est de faire rire ! »
Pour moi, Pierre Thevenoux, c’est un mec simple. Le genre de gars qui déconne et qui ne se prend pas la tête. L’interview de Pierre Thevenoux allait donc laisser transparaître ce côté zen.
Arriver à faire du stand-up en ayant l’air décontracté, ils sont peu à y parvenir. Rémi Boyes est aussi comme ça. Hors scène, Pierre Thevenoux ne semble pas se poser trop de questions non plus : on le ressent dans toutes ses réponses. Il vit à fond son aventure scénique sans sur-analyser ce qui lui arrive.
Alors, faisons simple. Plongez dans ce bain de bien-être scénique avec l’un des mecs les plus marrants de Paris !
L’interview de Pierre Thevenoux
Tu es passé de la start-up nation à la scène. Peux-tu rappeler ce qui t’a fait arriver sur scène ?
Depuis que je suis gamin, on m’a dit plusieurs fois : « Pourquoi tu ne fais pas des sketches ? ». À 25 ans, je me suis inscrit à un atelier de stand-up comme on pourrait s’inscrire à un atelier théâtre. C’était sympa, ça m’a plu et ça s’est bien passé.
Ensuite, j’ai compris qu’un jour, je pouvais gagner ma vie en racontant des blagues. Là, ça a été une révélation. Je ne connaissais pas le stand-up avant, j’ai découvert au fur et à mesure et j’ai adoré.
Tu ne fais pas partie de tous ces gens qui regardent ou citent du stand-up à longueur de journée, qui accordent beaucoup d’importance à la technique ou la théorie autour des blagues…
Non, mais je regarde. Certains, je les trouve vraiment trop forts. Je ne suis pas un fan inconditionnel qui passe sa journée à bouffer du stand-up.
Voici comment on définirait ton talent : « Tu incarnes parfaitement l’humour à messages léger. »
(Sceptique) De l’humour à messages léger… D’accord.
Comment as-tu construit cette manière subtile de faire rire et réfléchir sans être moralisateur ?
Je ne sais même pas ce que ça veut dire ! Peut-être que c’est monter sur scène sans penser à des causes à défendre. Je parle de ce qui m’intéresse, et si parfois, ça a du sens, tant mieux. En tout cas, ce n’est pas le but premier qui est de faire rire.
Ensuite, si éventuellement un message émerge, c’est la cerise sur le gâteau. Parfois, c’est un challenge où je me dis : « tiens, on va essayer de parler d’un truc sensible et on va voir comment ça va prendre. ». En ce moment, je raconte des blagues sur ma copine, les couples… du très basique !
Et ça prend bien ?
Oui, je trouve même ça plus facile.
Tu es un gros bosseur dans le stand-up, quand tu jouais à La Petite Loge t’étais le seul à remplir à un moment où tes camarades annulaient souvent. Quel est ton secret ?
Je faisais beaucoup de plateaux, c’est ça qui remplit. Je n’ai pas grand-chose en ligne et je n’ai pas encore de stratégie de communication en ligne. On va essayer ça bientôt, d’ailleurs. La Petite Loge, c’est 25 places : si tu fais pas mal de plateaux et que tu es pas trop dégueu, tu vas les remplir.
Souvent, j’entends dire que le public des plateaux est un public « gratuit », qui n’assiste pas aux spectacles ensuite. Tu n’as pas constaté ça, toi ?
C’est sûr que quand tu vas à un plateau où les gens ont payé 20 €, tu as peut-être plus de chances pour faire venir des gens à ton spectacle. Alors que dans un public gratuit, tu as peut-être des gens qui n’ont pas le budget ou l’habitude d’aller voir des spectacles. Ceux-là, c’est donc plus difficile de les inciter à venir te voir.
J’ai déjà eu des gens qui sont venus car ils m’ont vu jouer au Paname ou au Café Oscar, comme partout : payant ou non. Si tu as plu aux gens, ils peuvent faire l’effort de venir.
Ce sont ceux qui ont reçu tes cartes de visite écolo et hors de prix…
D’ailleurs, je n’en ai plus ! Il va peut-être falloir que j’en refasse… Ces cartes de visite, c’est ma petite fierté ; je les aime beaucoup !
J’ai l’impression que tu as passé plusieurs caps dans ta carrière. Depuis le premier passage au Jamel Comedy Club saison 9, il y a eu les dates complètes la Petite Loge, multiplier par 5 le remplissage le Point Virgule… Et d’ailleurs, tu viens de participer à la dernière saison du Jamel Comedy Club et tu fais plein de choses… Où en es-tu ?
Il reste encore du boulot ! Le Point Virgule, j’y ai joué cet été, c’était vraiment cool. Les gens sont venus, mais le Point Virgule, ça fait partie des salles où le remplissage est plus facile.
Le Point Virgule est aussi un couperet dévastateur pour certains. Antoinette Colin disait, si mes souvenirs sont bons, que parfois c’est une étape charnière où les artistes arrêtent de jouer ou continuent. Ils n’arrivent pas à franchir le palier supplémentaire d’attirer des spectateurs et de faire leur promo.
C’est là où de nombreux paramètres entrent en ligne de compte. Soit tu commences à avoir des productions ou un entourage, soit tu as réfléchi à faire des choses sur le web. Ma stratégie de faire des plateaux, c’est un truc de bouffon (sic !). Il faudrait être plus présent sur le web, mettre en ligne des extraits, etc. Je commence à me pencher là-dessus mais ça prend du temps.
Comment ça se passe, d’ailleurs ? Tu as une team ou tu gères tout ça seul ?
Pour le moment, je suis seul. Mais je suis en négociation pour avoir une team, comme tu le dis ! Des gens qui t’accompagnent, en tout cas.
Et tu es dur en affaires ?
Je n’en sais rien ! J’essaie d’être correct, d’avoir l’impression de ne pas me faire avoir et que ce soit pareil pour l’autre partie.
Merci pour cette réponse très corporate pour quelqu’un qui paie ses premières parties…
Apparemment, on m’a dit que le paiement des premières parties commençait à se répandre ! Je milite… pas pour le paiement de toutes les premières parties. Quand tu fais la première partie d’un grand nom, dans une grande salle, je ne dis pas que c’est toi qui devrais payer… mais presque ! Ça pourrait avoir une véritable retombée sur ton remplissage et tout ça.
Mais dans une salle moyenne, quand tu rends service à un mec… c’est bien de lâcher un petit billet ! Chacun fait comme il veut, ce n’est pas mon cheval de bataille. J’ai décidé de faire ça, c’est tout.
En parlant de grandes salles, j’ai cru comprendre que contrairement à d’autres, jouer à l’Olympia n’était pas le truc qui t’a provoqué le plus de stress. D’abord, en quoi est-ce différent d’une autre scène ? Tu n’as pas joué là-bas une heure, mais…
Voilà : quand j’ai fait l’Olympia, on devait être une vingtaine d’humoristes. C’était sympa, même si c’était un peu stressant. C’était super cool de faire ça avec le Point Virgule, je les remercie pour l’opportunité. Tu passes 6 minutes, et tu ne vois pas la salle. On dit qu’elle est gigantesque, mais je ne la voyais pas. Tu montes, tu fais tes trucs, et au moment où tu es plus à l’aise, il faut partir ! C’est différent de l’heure, où tu te poses et tu prends ton temps. Là, c’était un petit sprint de 6 minutes.
Ressens-tu du trac avant de monter sur scène de manière générale ? Ta sérénité affichée avant les plateaux est-elle une apparence ? Tu sembles beaucoup dans la déconne…
Ça dépend des scènes. Pour une grosse scène, tu as bien sûr du trac, et heureusement ! Si tu n’as plus de trac, tu n’as plus d’émotion ou d’excitation avant d’aller sur scène. Aujourd’hui, je suis content d’avoir moins le trac qu’avant. Je n’ai jamais été un mec trop « traqueux ». Après, ce n’est pas non plus de la sérénité car tu te dis parfois : « je vais bider ».
Est-ce qu’on finit par s’habituer aux bides ? Comment les vis-tu aujourd’hui par rapport au début de ta carrière ?
On s’habitue un peu, oui… C’est plus drôle quand tu bides à plusieurs. On peut en rire, alors que si tu es le seul à bider, ce n’est pas pareil. Je ne le fais pas avec tout le monde, mais dès que j’ai un pote un peu bon qui prend un bide, je me régale ! Un Djimo, il ne bide pas souvent, mais une fois au Paname, j’ai passé le rideau avec l’extincteur. C’est une private joke : quand on fait de l’humour, on dit qu’on prend feu quand on bide. Tu ne connais pas ça ?
Non…
Ça marche dans les deux sens : tu peux dire qu’il a brûlé, ça veut dire qu’il a cartonné. Il a pris feu, tu es dans le four. Prendre un four… Il y a plusieurs écoles !
Tu es un bon client pour les podcasts : Un café au lot7, Les mecs que je veux ken, 4 comiques dans le vent et maintenant Calme-toi Bernard. C’est un défi de toujours avoir de la répartie sur ces formats-là ?
Non. Les deux premiers podcasts, c’était des gens que j’aimais bien qui m’ont demandé de venir. J’y suis allé, et c’est comme boire un café avec un pote ! J’arrive à faire des vannes sans me forcer d’habitude, et je le fais de la même manière pour un entretien ou une interview.
Faire le podcast, c’est quelque chose que j’aime bien. L’aspect underground, notamment : tu peux le faire toi-même… Pour Calme-toi Bernard, on n’est pas régulier : on a arrêté 2-3 semaines mais on va reprendre. Ça nous éclate : on est entre potes, on se marre !
En plus, les audiences ont l’air bonnes.
Ça marche bien ! Je me prends des coups de pression des gens sur internet qui me demandent où ça en est avec le prochain épisode… Mais ça arrive !
Vous auriez très bien pu vous arrêter sur la mort de Ghislain…
Il faut renaître. On a traversé une période de deuil, maintenant on renaît de nos cendres.
Parlons de Ghislain Blique, justement. Qu’est-ce qui a créé ce lien fraternel entre vous ? Les 30-30, la boxe, autre chose ?
On s’entend bien avec Ghislain, il me fait marrer. On est deux mecs qui nous en branlons de pas mal de trucs.
Je suis convaincu que Ghislain, le jour où il arrivera à trouver deux-trois trucs à changer sur scène, il va tout tuer. Je pense qu’il est très fort, il me fait beaucoup rire. Même en podcast ; il faut absolument qu’il en fasse un seul, ce serait hyper bien.
D’ailleurs, à propos de Calme-toi Bernard, pourquoi Ghislain a-t-il arrêté ? As-tu des indiscrétions à nous livrer…
C’est parce qu’on était trop. Je peux comprendre : on était quatre. Je prends pas mal de place, j’ai tendance à beaucoup parler. Sabine est aussi comme ça. Ghislain, lui, n’aime pas trop à avoir à s’imposer au détriment des autres. Même à deux, ça l’avait saoulé.
D’où la disparition de Sympa la vie !
Je ne sais pas.
Est-ce important d’avoir un « buddy de stand-up » ?
C’est comme au boulot : tu fais le même travail, tu rencontres les mêmes soucis et les mêmes doutes. C’est vraiment bien ! Je suis quand même connu pour ne pas vraiment traîner avec les humoristes en-dehors de la scène. Ça m’arrive avec des gens où j’ai vraiment plaisir à le faire. Mais j’ai ce truc où je veux garder une sorte de distance, je ne veux pas tout mélanger. Peut-être que ça s’atténuera avec le temps…
Tu n’avais pas dit, justement, que c’était pour te préserver de la dépression des humoristes ?
Oui, aussi ! Je pense que tous les humoristes sont fous, et moi aussi, hein ! Et surtout, j’aime bien ma vie d’avant : voir mes potes, ma famille, ma copine…
Que penses-tu des roasts ?
J’en ai déjà fait, et ça m’éclate ! J’aimerais bien qu’on puisse en faire dans des plateaux. Ça impliquerait d’être avec des gens un peu connus pour que le public puisse se marrer. Se foutre de la gueule des gens, je trouve ça super marrant. Avec mes potes, on fait ça sans arrêt. Il n’y a pas trop de limite, et c’est sain !
Tu as la réputation d’être un mec sain à cause de Ghislain. D’ailleurs, les humoristes ont parfois peur du mot de travers, celui qui va nuire à leur réputation. Et étrangement, sans que tu lèves le petit doigt, cette réputation de mec sain t’est tombée dessus.
Tous les gens qui me connaissent savent que je ne suis pas un mec sain, juste un mec normal. J’essaie de faire du sport parce que je suis gourmand, pour évacuer. Sinon, je ne suis pas un mec sain ! Quand j’étais étudiant, je me bourrais la gueule comme un âne.
Maintenant, je me calme parce que j’ai d’autres trucs à faire, et tu ne te réveilles pas le lendemain. Le problème du boulot d’humoristes, c’est que tous les soirs, c’est samedi soir. Tu n’as pas besoin de te lever le lendemain. Aussi, tu es avec des gens avec qui, potentiellement, tu peux sortir. Tu es dans un bar où tu ne paies pas les consos, ou alors vraiment pas cher. Ça peut aller vite.
Pour revenir aux réseaux sociaux, comment gère-t-on son image quand, je cite, « on n’est pas connu » mais qu’on progresse assez vite dans les échelons ?
Je ne sais pas si je me mens à moi-même, mais je ne crois pas avoir l’ambition de devenir un mec très populaire, connu, mainstream… Si un jour, ça prend de l’ampleur, certains me tireront certainement dessus et ce n’est pas grave !
Je ne suis pas prêt à tout pour percer. Si on me reconnaît dans la rue, j’ai envie que ce soit pour des raisons cool. Pas seulement qu’on me reconnaisse pour de la notoriété, mais pour quelque chose que j’ai fait. L’anonymat, je trouve ça sympa, aussi !
Tu es de ceux qui n’aiment pas le showbiz et l’idée de devenir célèbre. Tu as peur de te perdre dans ce milieu de cinglés ?
Oui, mais ça va, en ce moment, je commence à être bien. J’ai compris, je le prends à la rigolade : c’est un jeu. On a de la chance d’évoluer dans un milieu cool. Même si ton ego prend des droites, qu’il y a des vieux côtés en toi qui peuvent se réveiller de se comparer avec les autres… Ça, ça arrive surtout au début. Ça m’arrive d’avoir des relents, parfois, mais je m’en moque complètement maintenant.
Quand ça se passe mal, tu n’es pas blessé physiquement ! C’est juste mon ego qui se dit qu’il y a 50 personnes qui pensent que tu es une merde… mais ce n’est pas très grave !
Ça me fait penser à une autre question… Aujourd’hui, as-tu des groupies ?
Non… Il y a des dames qui m’écrivent de temps en temps. Je me suis déjà servi du stand-up pour euh… Comment on dit ? Pour ramener des dames à la base ! (rires)
Il y a certains humoristes, comme Guillermo Guiz, qui sont plus dans un truc de séducteur. Moi, pas trop !
L’amour des vannes, et c’est tout ?
On aurait tort de… Ceux qui disent qui ne se sont jamais servi de ce métier pour choper… Bien sûr que oui, quand je n’avais pas de meuf, je m’en servais ! J’ai déjà fait des trucs scandaleux, du genre choper en disant que j’avais fait le Jamel Comedy Club. (rires)
Mais, tu l’avais fait, je me trompe ?
Oui, mais c’est scandaleux d’utiliser ça pour ça ! Ta phrase d’accroche, ce n’est pas : « tiens, je suis un mec intéressant », mais « j’ai fait ça ». Et ça a marché.
Tu as joué cette carte plusieurs fois ?
Bien sûr !
Elles te disaient : « Hey, il est comment Jamel, tu lui as serré les deux mains ?… »
Les gens ne font pas trop de blagues, il n’y a que toi sur ce terrain-là !
C’est une adaptation de ce que Thomas Wiesel a fait au JCC.
Thomas Wiesel, il est bon, lui !
Parlons d’une anecdote. Un soir, à la Petite Loge, tu as eu à gérer un mec bourré à l’extérieur du théâtre. Peux-tu revenir là-dessus ?
Je joue mon spectacle à la Petite Loge, et au bout de 5 minutes, j’entends un mec qui crie dans la rue. Entre la rue et le théâtre, il y a une simple porte et un mur. Il n’y a pas un couloir qui te mène à la salle. Et ça gueule, et je me rends compte qu’il répond à ce que je dis sur scène. Il me parle à moi ! On n’entend que lui, qui parle à ma voix : « je t’entends, laisse-moi rentrer ! ». Je lui réponds qu’il faut partir, il n’est pas d’accord et il commence à chanter… Après, il me traite de suceuse et tout… Ça commence à dégénérer, et la boss du théâtre appelle les flics. On les entend arriver, et tu entends le « suceuse, suceuse » qui s’éloigne.
Un autre jour, à la Petite Loge, j’ai eu trois personnes qui sont allées pisser. Ils ont dû passer par la scène parce que les toilettes sont derrière la scène. Le mec s’est levé et a traversé la scène ! Bien sûr, j’en fais une impro de 10 minutes où je le défonce. Le premier est allé pisser, je le vanne, et deux autres avaient envie et ils ont suivi le mouvement…
C’était marrant, ça. Je ne me suis pas du tout senti offensé. La Petite Loge, c’est très intimiste. J’ai vraiment gardé de bons souvenirs dans cette salle. Clairement, je n’exclus pas d’y retourner un jour.
Pour un rodage ?
Oui, mais même faire des 30-30… Je n’en sais rien, je ne sais pas ce qu’ils veulent faire là-bas. C’est un lieu génial, les filles à la direction sont super sympas, et très jolies. Tu peux le mettre dans l’interview, ça !
Contrairement à certains de tes acolytes, tu n’es pas un gourou du stand-up américain. À ton avis, on est à combien d’années d’un style stand-up à la française ?
On est en train d’y arriver ! C’est pas mal, en ce moment, le stand-up.
Les gens sont plus à l’aise avec les interactions ? Toi qui les vois sur 4 ou 5 plateaux par soir, tu es le témoin privilégié pour le dire !
Ça dépend des endroits. Aussi, certains humoristes ne font pas du tout d’interaction. Moi, j’en fais rarement. Je le fais quand je chauffe la salle, ou en début de spectacle, mais je ne leur parle pas énormément sinon. Certains font ça très bien, comme Tareek : il peut ainsi rester une heure à parler aux gens, et ils kiffent !
Dernière question : quels sont tes actus et tes objectifs maintenant que tu es passé en Ligue 1 Conforama des humoristes ?
Je ne suis pas du tout en Ligue 1 Conforama des humoristes… Je suis un humoriste de Ligue 2 ou de ce que tu veux. Mes objectifs, c’est de continuer à progresser. Si je débute des collaborations avec des gens, ce sera de bosser un peu plus la communication. Surtout continuer à bosser, car il y a beaucoup de boulot. Devenir meilleur, prendre de plus en plus de plaisir.
Pour l’instant je kiffe, j’ai l’impression que je n’en aurai jamais marre, mais ça peut venir. On ne sait jamais ! Si ça arrive, alors je ferais autre chose. Le stand-up, c’est difficile de continuer et d’être bon si tu en as marre. Ou alors tu deviens un employé comme un autre. Tu peux te retrouver dans la situation où tu en as marre, mais c’est ton travail donc tu n’as pas trop le choix et tu dis continuer. Je ne sais pas si j’en connais, mais c’est mon point de vue.
Aussi, je ne sais pas trop ce que ça veut dire d’être fort, de réussir. Ce sont donc des choses différentes. Il faut kiffer, et quand tu en as marre, tu arrêtes. Je fais des pauses, parfois. Je le paierai un jour, mais je le fais assez souvent. Par exemple, je pars une semaine pour voir ma copine, une autre pour voir mes parents… En décembre, je me barre en vacances avec des potes !
Au final, ce n’est pas plus mal, il faut profiter de la vie, aussi. Et tu prouves que tu continues à bosser et enchaîner les scènes… Tu vas rejouer à Paris, d’ailleurs ?
J’ai une date le 22 novembre au Point Virgule, et je travaille à avoir une salle en janvier. Ça dépendra des différentes collaborations.
C’est le mercato, en ce moment !
Oui ! Le Point Virgule, j’aime beaucoup cette salle. L’endroit, les gens qui gèrent… On verra ! En attendant, écoutez Calme-toi Bernard et vous verrez la suite sur mes réseaux sociaux.
L’interview de Pierre Thevenoux : le débrief
Cette interview de Pierre Thevenoux aura ainsi été la plus décontractée de l’histoire de mes interviews. On sent qu’il aime parler et échanger. Il ne réfléchit que très rarement aux réponses toutes faites, ce qui donne un aspect sans langue de bois à Pierre. Pour cette raison, il ferait donc un très mauvais politicien.
Et c’est tant mieux : gardons ce talent dans le monde de l’humour, ça nous garantira de continuer à nous marrer sur tout et rien. On espère que ça vous a aidé à mieux découvrir ce comique, et vous a même donné envie de le voir en spectacle si ce n’est pas déjà fait !