Thomas Wiesel à l’Espace Gerson : rodage maîtrisé
Thomas Wiesel jouait à l’Espace Gerson quatre soirs de suite en septembre. L’humoriste, qu’on ne présente plus en Suisse romande, se prépare à conquérir de nouveaux publics. Pour son premier passage à Lyon, il faisait preuve d’une belle assurance. De quoi lui donner une motivation supplémentaire à l’ancien animateur de Mauvaise Langue, alors que les billets se vendent bien.
Envie de voir ce spectacle à la fin de son exploitation ? C’est possible ci-dessous !
Thomas Wiesel à l’Espace Gerson : ne lui demandez plus si ça va
Le nouveau spectacle de Thomas Wiesel s’appelle Ça va. (le point est essentiel). L’humoriste en a marre qu’on lui pose la question de et aborde sa croisade pour comprendre ses émotions.
D’ailleurs, le spectacle est même assez joyeux et léger. Exit la dictature de la névrose, bonjour l’envie de rire. L’autodérision reste un incontournable du spectacle, mais elle n’est pas « destructrice », pour reprendre la formule de Pierre Thevenoux.
Je savais que j’allais voir un humoriste expérimenté. C’était bon de le voir arriver sur scène avec son énergie si singulière. Très bon dans les interactions, il régalait le public avec des anecdotes de l’actualité chaude de la ville lyonnaise. Une spécialité pour celui qui gribouille ses dernières blagues juste avant de prendre le micro.
L’art des impressions plus personnelles
Thomas Wiesel n’est pas un humoriste comme les autres pour moi. Au-delà de son talent avéré, il y a aussi la connexion qui s’opère entre son histoire et celle de son public — quand son public, c’est moi.
J’adore son côté fana de sport ultime, sa capacité à connaître des tonnes de trucs sur les athlètes, toutes disciplines confondues ou presque. Et cette manière d’adorer ça, tout en sachant pertinemment que ça ne sert à rien. Pour socialiser, ça deviendrait presque contreproductif — c’est la magie du sport.
Après avoir vu des blagues sur Charles Leclerc, j’ai retrouvé cette sensation sans rien demander. Quelques blagues sur le tuning et la Formule 1 me faisaient frémir de plaisir. Encore un coup d’un soir réussi à l’Espace Gerson ! Ça n’était pas du tout une partie marquante du spectacle, mais elle a fait appel à toute mon attention.
Et que dire de son rappel sur la timidité ! Je me souviens à quel point l’article sur l’introversion dans le stand-up vous avait plu. C’est vraiment un sujet à creuser avec de la légèreté : ce qu’il a su faire, notamment dans un rappel. Je n’aime pas les rappels d’habitude, car ils s’éternisent ; mais là, le temps était maîtrisé.
Après l’Espace Gerson, Thomas Wiesel fera cap sur de nouvelles villes, dont Paris ?
Pour un spectacle en rodage, le spectacle semble réellement abouti. Parce que le rodage, ce n’est pas un truc à l’arrache. C’est juste une histoire de finitions. À l’Espace Gerson, Thomas Wiesel les assurait avec beaucoup de maîtrise. Ça valait vraiment le coup de se délocaliser dans une autre ville le temps d’un week-end.
Les quatre dates étaient par ailleurs complètes. Thomas Wiesel a semble-t-il apprécié son passage à Lyon, avant de repartir pour commenter du tennis. Et publier une story où il qualifiait Henri Lecomte d’humoriste, et lui-même d’expert. Sa capacité à connaître les moindres détails de ce qui le passionne nous convainc tout à fait là-dessus ! On lui souhaite le meilleur s’il revient jouer ce spectacle très agréable et vraiment marrant à Paris. Mieux : on sera sûrement de la partie. Pourquoi se priver des bonnes choses ?