Défendre les nouveaux artistes humour et ses convictions
Salut à tous et bienvenue dans cette nouvelle année ! J’espère vraiment qu’elle vous apportera beaucoup de rires (et à moi aussi). J’ai envie de lui attribuer un mot : croire. Plus que jamais, pour continuer à aimer l’humour, l’enjeu est de parier sur de nouveaux artistes et profiter de leur éclosion.
Vous souvenez-vous de la newsletter HAHA ? Avant de vous quitter pour les fêtes, j’ai rapidement répondu à leur demande de #TOPHAHA2018. Le concept : se souvenir des événements marquants de l’année passée.
L’occasion est parfaite pour revenir sur certains de ces moments marquants de l’année passée et me recentrer sur ce quoi me plaît le plus en humour.
Artistes humour : le(s) 30-30 de Ghislain Blique et Pierre Thevenoux
Alors qu’au moment de l’écriture de cet article, j’ai la prestation de Tania Dutel sur Netflix qui tourne en arrière-plan, je me remémore avec beaucoup de plaisir ces 30-30 de tous jeunes humoristes. En réalité, j’entends toujours les mêmes blagues.
Et quand on y pense, ce n’est pas étonnant. Si vous voulez entendre des blagues pour la première fois, allez voir les plateaux ! Pour revenir à Ghislain Blique et Pierre Thevenoux, 2018 a été une année importante pour eux. Ils ont préparé leur heure. Pierre va d’ailleurs se lancer en janvier à la Petite Loge. Nous y reviendrons un peu plus tard dans l’article.
Le plus grand test, c’était de remplir le One More. Ce bar, l’an dernier, est devenu un sacré spot pour le stand-up. Une sorte de refuge pour ceux qui en ont marre de l’usine du Paname Art Café ? Pas tant que ça : il s’agit plus d’un endroit complémentaire, où Gad Elmaleh passe de temps en temps et n’est pas si drôle que ça. Oui, en 2018, je suis passée par-là pour découvrir Thomas Wiesel en vrai.
Un bon 30-30, c’est un moment où l’on retrouve deux gars bien complémentaires. Pour ceux-là (aussi organisés au 33 Comedy), j’avais envie d’être à chaque fois. Plutôt que de vous en dire plus, je vous encourage à aller les voir en spectacle. Ghislain, on t’attend 😉
La programmation du théâtre La petite loge
J’ai toujours eu une bonne opinion de La petite loge. Or, au fil du temps, ce petit théâtre ne cesse de m’étonner. Le proverbe L’exception qui confirme la règle lui va bien. En effet, je n’ai été déçue qu’une seule fois. C’était en voyant la prestation de Rosa Bursztein.
Pourtant, j’avais besoin de voir cette fille sur scène. Je savais que je n’allais pas aimer. Cela ne veut pas dire que c’est une mauvaise chose qu’elle joue. Et c’est là où La petite loge sait varier sa programmation. Elle met sur scène Rosa Bursztein car elle fait partie d’une mouvance de pseudo-féminisme trash qui émerge.
Rosa produit un spectacle névrosé et se met en risque. Au-delà du fait que ce n’était pas ma came, je l’ai sentie sincère. Avec le recul, je me dis qu’elle peut faire beaucoup mieux, et qu’elle a ce potentiel. C’est pour ça que je pense que La petite loge a eu raison de l’intégrer à son théâtre.
Le bon pari 2019 : intégrer Jean-Patrick à la programmation
Globalement, je suis tellement contente de voir les choix du théâtre pour ce début d’année. Ils ont choisi Jean-Patrick, par exemple. Je ne m’y attendais pas, et je pense que ce choix est intelligent. Pour comprendre Jean-Patrick, il faut entrer dans son univers. Dans le paysage du stand-up, il est à part.
Ceux qui assisteront à son spectacle verront sa générosité et ses convictions. Dans une salle comme celle-là, la configuration est idéale pour créer un lien. Je sais qu’il a à cœur de bien faire et j’ai pleinement confiance. Sa marge de progression va en étonner plus d’un. Je me réjouis d’avance de voir le regard que portent certains sur lui, peut-être, évoluer dans le bon sens. Sérieusement, il va vous étonner.
Les artistes humour du spot du rire : ça veut dire quoi en 2019 ?
Même si j’ai reçu très peu de réponses, la tendance qui ressort de mon enquête sur le spot du rire, c’est votre intérêt moindre pour les artistes humour du site. Vous savez, Marion Mezadorian, Jean-Philippe de Tinguy, Louis Dubourg et les autres.
Je ne m’y méprends pas : ce n’est pas que vous ne les aimez pas. Bien sûr, une personne m’a trouvée trop clémente avec certains artistes, mais elle n’a pas précisé s’il s’agissait d’eux. En réalité, vous ne plébiscitez pas leurs contenus.
L’avantage, c’est que ce genre de contenus originaux est le plus dur à produire. Le problème, c’est que faire le deuil d’une idée aussi originelle que ça, c’est me rappeler que Jean-Philippe ne joue plus alors que quand il revient pour son pote Guilhem, c’est comme si sa dernière scène était la veille. Insolente réussite du gars qui touche un micro comme si c’était inné, et seulement quand il le veut. Ça me met en rogne, je dois le confesser.
Lâcher prise
C’est aussi voir Charles Nouveau devenir un artiste reconnu, et avoir l’impression de ne pas être là pour les premiers pas de Marion Mezadorian au cinéma (en fin d’année, avec Kad Merad !).
Heureusement, c’est davantage un problème de forme. Dans le fond, rien n’a changé. Une chronique de Marion sur Jérémy Ferrari m’a complètement frappée (au visage, pour paraphraser un célèbre détective).
Rien qu’avec ça, j’ai compris pourquoi ça a tout de suite connecté entre Marion et moi. Je peux vous assurer qu’il faut du courage pour tenir une chronique à l’antenne et avancer de tels mots. Bordel, que je l’ai admirée à ce moment-là. Alors quoi qu’il advienne à cette rubrique à l’avenir, je ne mettrai jamais ces gens-là dans une boîte à souvenirs enfermée dans un placard.
Sur ces belles paroles, et comme vous avez tout lu, je vous souhaite encore une excellente année et j’espère vous croiser nombreux dans les plateaux ! Il vous reste de nombreux artistes humour à découvrir…
Crédits photo
© L’Étage Marrant – capture d’écran vidéo Facebook (résumé Dimanche Marrant #51)