Vers les 1 an du spot du rire – Nos Ă©toiles du rire
Il est lâheure dâouvrir le second volet de la saga des humoristes qui ont comptĂ© pour moi cette annĂ©e. AprĂšs les dĂ©couvertes, je voulais revenir sur ma rencontre avec deux artistes que jâai choisi de mettre en avant sur le site : Marion Mezadorian et Jean-Philippe de Tinguy. Je ne vous lâavais jamais racontĂ© ; câest donc lâoccasion parfaite de relater ces rencontres !
Marion Mezadorian et ses pépites
Marion Mezadorian est une personnalitĂ© Ă part. IndĂ©niablement celle qui mâa le plus plu humainement dans ce milieu humoristique. Oui, vous auriez peut-ĂȘtre pensĂ© quâun autre nom sortirait (mais soyez patients, ça va arriver). Je vous explique.
Dans le mĂ©tro parisien, je lĂšve la tĂȘte et jâaperçois une collection de visages mornes. Je les imagine peut-ĂȘtre penser « câĂ©tait mieux avant » ou « je veux tuer mon boss ». Ce ne sont que des possibilitĂ©s, aucune Ă©tude scientifique est venue entĂ©riner tout cela. Et puis je rencontre Marion, la pĂ©pite parmi toutes les pĂ©pites.
Cette stakhanoviste de lâhumour ne se mĂ©nage pas. Autoproduite, elle sâest dĂ©menĂ©e pour monter sa tournĂ©e. Câest pour cette raison que vous avez pu la voir aux quatre coins de la France (en dĂ©pit de la grĂšve SNCF !). Je ne vous ai pas encore livrĂ© tous les dĂ©tails de ce parcours, mais cela aurait pu faire un documentaire gĂ©nialissime Ă capturer. Tiens, une idĂ©e en plus pour lâavenir.
La premiĂšre fois que jâai vu MarionâŠ
Jâai eu une rencontre en deux temps avec Marion. Dâabord, je lâai dĂ©couverte Ă Bobino, au Festival dâHumour de Paris le 17 janvier de lâannĂ©e derniĂšre. Le lendemain, jâallais la voir au bar les Ecuries pour lâenregistrement du deuxiĂšme LĂšve-toi et vanne, la scĂšne-ouverte de Radio Nova (dont jâespĂšre le retour un jourâŠ). A lâĂ©poque, je nâĂ©tais pas vraiment intĂ©grĂ©e au milieu de lâhumour, donc on nâa pas discutĂ©.
Le 21 avril, jâai sautĂ© le pas pour la voir en spectacle dâune heure. Jâai retrouvĂ© ce que jâavais aperçu en scĂšne ouverte. Et comme tout le monde, jâai failli craquer pendant le spectacle. Ce nâĂ©tait pas triste, câĂ©tait beau. AprĂšs le spectacle, elle a lâhabitude de faire le tour de tout le public restĂ© et leur propose de prolonger lâexpĂ©rience. Le style Mezadorian : bonne humeur toujours apparente, bonheur de voir les gens allĂ©s jusquâĂ elle.
ImmĂ©diatement, elle mâadopte, elle mâadoube. Sa maniĂšre dâentrer en contact avec les autres me fascine. Je lâenvie de savoir le faire avec tant de naturel et de dĂ©contraction. Câest Ă elle que jâai parlĂ© du spot du rire en premier et câest Ă elle que je parle de nombreux projets. Je lui fais totalement confiance pour me motiver et me rassurer quand jâai une idĂ©e, parce que câest la meilleure personne que je connaisse pour vous booster. Alors, jâessaie de lui rendre un peu cela, mais le fait de ne pas vivre la vie dâartiste me bride peut-ĂȘtre pour apporter un vrai soutien ? Enfin, elle prend avec beaucoup dâentrain tout soutien, donc une lĂšche-bottes comme moi en profite !
RĂ©cemment, je me suis dit quâil fallait plus de spectacles comme celui-ci⊠Mais pour cela, il faut en parler ! Alors, les critiques abonnĂ©s Ă la culture ont intĂ©rĂȘt de se sortir les doigts pour couvrir tout ça et tapoter des bons mots sur leur clavier. Sinon, je leur prends leur travail. Vous ĂȘtes prĂ©venus.
Jean-Philippe de Tinguy, what else?
Si vous ne savez toujours pas qui est Jean-Philippe de Tinguy, je vous renvoie Ă sa biographie et son interview sur le site. Croyez-moi que si un jour, il a une page WikipĂ©dia, jâen serai lâauteur initial. Je vais simplement faire comme pour Marion : vous raconter la premiĂšre fois que je lâai vu !
La premiĂšre fois que jâai vu Jean-PhilippeâŠ
Jâai mis un peu de temps entre la dĂ©couverte de lâexistence du spectacle de Jean-Philippe et lâachat de billets. De mĂ©moire, deux semaines, mais ce nâest pas trĂšs datĂ©. Jâai longuement hĂ©sitĂ© avant de sauter le pas. Jâamenais une amie et je ne voulais pas quâelle soit déçue. AprĂšs tout, câest une prise de risque dâaller voir un humoriste mĂ©connu, surtout quand on nâa jamais rien vu de lui. MĂȘme pas sa tĂȘte, simplement lâaffiche illustrĂ©e. Vous savez, celle qui fait que lâon me dit toujours : « je ne lâimaginais pas du tout avec sa tĂȘte ». Câest peut-ĂȘtre de lĂ d’oĂč vient l’expression « trop bizarre dâavoir un visage »âŠ
CâĂ©tait un samedi dâaoĂ»t, il faisait 35 degrĂ©s. GĂ©nĂ©ralement, je ne suis plus vraiment consciente Ă partir de 29 degrĂ©s, donc il fallait sâaccrocher. La rĂ©gisseuse de la salle de spectacle nous a donnĂ© des Ă©ventails pour survivre Ă lâheure de spectacle. Je dois aussi dire que câĂ©tait la premiĂšre fois que je dĂ©couvrais La Petite Loge, qui a accueilli Gaspard Proust avant son explosion mĂ©diatique. Excusez du peu.
Conversations névrosées : acte I
Tickets jaunes en main, nous entrons. Pas de doute : il sâagit bien de la plus petite salle de la capitale ! Le rideau est trouĂ©, je suggĂšre Ă mon amie Virginie de regarder Ă lâintĂ©rieur, ou dây glisser le doigt â il sâagit lĂ encore dâun souvenir vague. Evidemment, jâai choisi le premier rang. Fayote un jour, fayote toujours.
Quand il arrive sur scĂšne, Jean-Philippe relĂšve lâanecdote du rideau, et aujourdâhui, je nâai plus aucune idĂ©e de ce que jâai pu raconter dâautre avant le spectacle. Les Ă©ventails qui nous ont Ă©tĂ© exceptionnellement distribuĂ©s le distraient peut-ĂȘtre, mais il semble hĂ©siter. De mon cĂŽtĂ©, jâai peur dâavoir déçu mon amie, alors, jâoublie de lĂącher prise. Elle rit pourtant, et moi, je dĂ©couvre de belles rĂ©fĂ©rences : La citĂ© de la peur, les Que sais-je ? sur les nouvelles technologies et bien sĂ»r lâutilisation de ma chanson prĂ©fĂ©rĂ©e de Daft Punk, avec mon fruit prĂ©fĂ©rĂ©, la banane. La machine est lancĂ©e, mais je reste sur ma faim. Plus tard, je comprendrais que comme la notion du temps est altĂ©rĂ©e dans le spectacle (on ne voit pas le temps passer), jâai lâimpression de voir seulement quinze minutes de crĂ©ation artistique alors que lâheure est bien remplie !
Conversations névrosées : acte II
Au terme du spectacle, Virginie nâest pas pressĂ©e, alors nous discutons dans la rue. Jean-Philippe dĂ©boule alors avec cette banane entamĂ©e lors du show. Ce qui suit est le premier moment dâune lignĂ©e de conversations Ă©tranges qui caractĂ©risent nos Ă©changes. LâincomprĂ©hension rĂšgne, je me suis rĂ©glĂ©e sur le mode « premier degrĂ© ». Je ne comprends pas tout, je ne sais pas sâil me faut livrer de bonnes ou de mauvaises rĂ©ponses.
â Vous ĂȘtes venues comment ?
â Euh⊠en mĂ©tro ?
Le rire prend alors place. Je finis par expliquer que je vais dĂ©couvrir des spectacles et que jâinvite Virginie pour lâoccasion.
Le lundi suivant, la canicule a disparu. Je reprends donc le plein usage de mon esprit et je vois que Virginie a beaucoup plus apprĂ©ciĂ© que moi. Je me dis que quelque chose cloche dans mon jugement, donc je vais sur YouTube et je dĂ©couvre Bien clair entre nous. LĂ , je comprends tout, alors je donne une deuxiĂšme chance le samedi suivant. Je reviendrai deux autres fois avant la fin de sa programmation dans cette salle. AprĂšs, jâai arrĂȘtĂ© de compter. « Ăa vaut mieux pour tout le monde. »
Conclusion
Ainsi sâachĂšve ce flashback. Comme vous pouvez le constater, je pourrais me rouler par terre assez longtemps pour que ces deux personnes puissent jouer leur spectacle devant un public averti, convaincu et nombreux. Heureusement, il sâagit dâune image : je crains que cette action soit mĂȘme contreproductive.
Bon, il faut que je lâavoue : je suis capable dâĂ©crire Ă Emmanuel Macron et lui proposer de dĂ©couvrir ces spectacles pour se dĂ©tendre. Jâaimerais vous dire que je nâai pas eu lâidĂ©e⊠mais si, et jâĂ©tais mĂȘme trĂšs convaincue ! Genre : « Tu te souviens, quand ton bon vieux pote Jean-Marc Dumontet tâa apportĂ© un soutien, y a moyen de moyenner, mec ! » Comme Jean-Philippe a terminĂ© son spectacle au Point Virgule lâĂ©tĂ© dernier, je peux mĂȘme dater cette idĂ©e Ă juste aprĂšs son Ă©lectionâŠ
Encore une preuve que ce que vous lisez sur le spot du rire, vous ne le verrez nulle part ailleurs. Merci de votre fidĂ©litĂ© cette annĂ©e, câĂ©tait trĂšs agrĂ©able de partager cette passion avec vous !
Crédits photo
Marion, Jean-Philippe et David Bosteli © Marion Mezadorian / Le Point Virgule on the Road