Fanny Ruwet et Thomas Wiesel au Kings of Comedy Club
C’est une affiche qui ferait pâlir toutes les finales des ligues des champions de l’histoire. Fanny Ruwet et Thomas Wiesel jouaient ensemble au Kings of Comedy Club au plein cœur du mois d’août. Une soirée aux allures de scoop, tant les rodages étaient riches en informations !
Week-end express à Bruxelles pour voir Fanny Ruwet et Thomas Wiesel : ça vaut l’escapade ?
Découvrir Bruxelles le week-end du 15 août en pleine canicule, ça n’est pas l’expérience la plus fun qui soit. Mais un argument massue allait nous faire supporter le déplacement : la programmation de Thomas Wiesel et Fanny Ruwet.
Ceux que personne ne surnomme les enfants terribles du stand-up à lunettes se retrouvaient donc au Kings of Comedy Club. Le contrat : 30 minutes de blagues chacun. En apéritif, deux premières parties introduisaient le show.
Premières parties : Gaëtan Delferière et Moana
Gaëtan Delferière ouvrait donc le bal avec des vannes sur Joséphine Ange Gardien. On n’a jamais vu quelqu’un étirer autant de blagues sur un personnage aussi… Par respect pour le stand-up, je ne terminerai pas cette phrase. Blague à part, c’est un très bel exercice, témoignage de l’amour du stand-up chez la nouvelle génération. Ils ont les codes.
La deuxième première partie, Moana, plaçait beaucoup d’efforts sur le jeu. L’entrée en matière était presque trop travaillée. C’est souvent le symptôme d’un artiste qui se cherche encore et apprend. Présentée comme un espoir en devenir, Moana prouvait qu’elle était dans les temps. La preuve : le lendemain, sur un plateau en plein air avec des confirmés selon les organisateurs, elle était au-dessus de certains.
Fanny Ruwet au Kings of Comedy Club : on ne fait pas plus local
Voilà pour le bonus. Fanny Ruwet, puisqu’elle reçoit un invité, lançait le 30-30. C’est un rodage dans la continuité du précédent, avec un style comique plus affirmé. Maintenant qu’elle mêle le talent de la geek de stand-up et l’expérience, elle est au-dessus.
Jouer à domicile, c’est un avantage. La connivence avec le public se ressentait. Parenthèse sur le public de stand-up à Bruxelles (Ixelles) : le Kings et les collectifs belges What the Fun et La vie est une fête les font applaudir généreusement. C’est parfois trop, mais ce n’est pas plus mal : les artistes gèrent mieux leur temps avec les applaudissements. Comme pour la chauffe, ça s’apprend !
Une équilibriste en tenue de foot
Au niveau des thèmes, Fanny Ruwet continue clairement sur sa lancée. C’est une autre déclinaison de Joie de vivre par Charles Nouveau, avec un débit similaire à Thomas Wiesel. Ajoutez à ça les « vannes con » qui font sa marque de fabrique sur Inter… Vous savez, ces boutades qu’elle ponctue avec des rires car elle sait gérer la limite de l’abus. Fanny, c’est une équilibriste qui porte des tenues de foot (en tout cas ce soir-là). Cette conjugaison entre style scénique et vestimentaire sonne juste. En effet, elle n’a rien des artifices de toute cette bande de nouveaux comiques qui pensent au style avant la comédie.
Thomas Wiesel rode un nouveau spectacle sur le travail, voilà le genre d’exclu people dont on raffole
Thomas Wiesel enchaînait. Avec le développement de ses captations vidéo, on sait directement où on va en le regardant jouer. Quelques commentaires sur le reste de la soirée, puis les contenus arrivent.
Contrairement à Ça va, un spectacle plus introspectif, Thomas Wiesel construit aujourd’hui un spectacle sur le travail. Ma réaction immédiate : Karim Duval doit-il trembler ? La thématique est terriblement actuelle. Ainsi, on philosophe tous un peu dans son coin sur le sujet.
Sujet prometteur mais casse-gueule, donc. Il faut avoir un certain bagage pour bien le manier. En la matière, Thomas Wiesel est peut-être l’un des tous meilleurs. Mais on le voit souvent : garder son niveau de jeu, spectacle après spectacle, est l’apanage d’un cercle très fermé.
Pour le dire simplement : Thomas Wiesel a débordé. Et à aucun moment, je n’ai ressenti de colère. Et dans le genre impatiente/overdosée d’humour, je réponds présent. Plus parlant encore : je n’ai pas su chiffrer ce dépassement. Au moment où je me disais que ça faisait long, il ne restait qu’un souffle de blagues.
Les indiscrétions du spot du rire : pourquoi ça bosse dur en rodage
Petit bonus : quelques temps plus tôt, Thomas a rodé 15 minutes de ce même spectacle. L’une de nos taupes bien renseignées était sur place. Moins convaincue que nous, elle nous faisait part d’un problème sur une blague autour des chefs de projet. La bonne nouvelle, c’est que le rodage est fait pour ça ! La preuve : il n’y avait plus de chef de projet, mais un autre corps de métier plus pertinent pour la blague… Merci à notre indic sur place pour l’exclusivité.
Autre indiscrétion (cette fois-ci, la source, c’est l’artiste !) : le rodage n’en est encore qu’à ses tous débuts. Comprenez : ce n’est pas le moment de communiquer officiellement sur ce nouveau spectacle. Vous en entendrez parler plus tard, en long et en large. Il faudra alors réserver vite ! Thomas Wiesel a beau dénoncer le fait de trop travailler, il dévoue un temps colossal pour préparer ce nouvel opus.
En résumé, voir Fanny Ruwet et Thomas Wiesel en rodage est un privilège !
Pour moins de vingt balles, découvrir ces blagues avant tout le monde et profiter d’un très haut niveau… C’est fort, et ça vaut bien les frais supplémentaires de déplacement.
Et le Kings of Comedy Club vaut-il de sortir de sa région ? Ce comedy club a été précurseur. Arrivé bien avant Madame Sarfati ou le Fridge, il semble plus authentique. Le premier fait un peu m’as-tu vu mais a au moins le mérite de livrer une promesse de qualité. Le second mise sur le pluralisme et des styles d’humour très différents… Et ces lieux ne sont pas exempts de tous reproches. En outre, entre la promesse et la réalité, on voit quand même des humoristes plus superficiels que la moyenne.
Au Kings of Comedy Club, la tête de gondole brille plus par son talent que par son compteur d’abonnés. On rode, on découvre, on peaufine, on sait recevoir sans trop de chichis. Je n’ai pas le même affect qu’en Suisse, mais la salle a beaucoup de cachet et les programmations sont soignées. Ce lieu mérite sa réputation. De la même manière que le Jamel Comedy Club à Paris, c’est un passage obligé pour tout amateur de LOL.
Insolite : au-dessus du Kings, un appartement artiste que vous pouvez louer quand il est libre !
Et pour ceux qui ont envie d’une immersion totale, il y a un appartement « artistes » au-dessus du comedy club. Il est aussi disponible à la location si vous aimez les attractions. Si vous avez le sommeil léger et que vous êtes un couche-tôt, changez de style de vie. Mais voilà une ambiance unique, vue nulle part ailleurs.
Précision tout de même : il y avait exceptionnellement une séance supplémentaire à 22h30. La faute à l’aura de Thomas Wiesel… On lui pardonne. Deuxième précision : soit c’est l’artiste qui profite de l’appartement, soit c’est vous. Mais il n’y a pas les deux en même temps. À la relecture, ce n’était pas hyper clair…