La découverte du mois – Octobre 2021 – Marine Leonardi
Marine Leonardi fait partie de ces comédiennes capables d’écrire et de jouer. Forcément, quand elle débarque dans les caves parisiennes pour se lancer en stand-up, elle se fait remarquer plus vite. Portrait d’une découverte humour prometteuse !
Marine Leonardi : une comédienne déjà dans le grand bain du stand-up !
J’ai été voir Marine Leonardi à une session de trois fois vingt minutes. Les avant-gardistes pouvaient aisément se réjouir de l’affiche. Elle se retrouvait en effet aux côtés de deux autres découvertes humour : Anne Cahen et Manu Bibard.
Avant de monter sur scène en stand-up, elle avait pris le temps de me demander des conseils sur les scènes ouvertes. Elle s’était déjà renseignée sur le sujet et n’attendait pas qu’on soit à son service. Un bon point, qui me faisait penser qu’elle serait rapidement professionnelle.
En effet, les artistes qui avancent le plus vite en début de carrière sont ceux qui se renseignent. Ils ne partent pas bille en tête en se voyant déjà en haut de l’affiche. Pour autant, ils ne font pas dans la retenue et se mettent en risque.
Marine Leonardi a rapidement fait son trou au Paname Art Café, une scène exigeante sur laquelle beaucoup se sont cassé les dents. Comme Anne Cahen, elle a rapidement mis en place vingt minutes de stand-up. Avec beaucoup d’aisance et une plume affûtée, elle parvient sans difficulté à convaincre. Elle évoque le fait d’être mère avec beaucoup de modernité.
Le premier à m’en avoir parlé, c’était Pierre Metzger. Pour lui, c’était sûr : j’allais l’aimer pour la finesse de son écriture et son sens de l’originalité. Pari gagné, mon cher Pierre. Je ne suis pas la seule à avoir aimé : elle a remporté les premières sélections du One More Joker et a pu jouer à la Tour Eiffel. Excusez du peu !
L’écriture et le jeu, un combo gagnant qui se révèle de plus en plus indispensable
Ces derniers temps, je me lasse du stand-up. Ce mois-ci sur Netflix, JAAD Productions dévoile One night in Paris. Le programme retrace la reprise du stand-up dans les comedy clubs, entrecoupés de sketches. Clairement, j’avais adoré le documentaire de Yacine Belhousse et celui de Shirley Souagnon. Mais là, ma déception était forte.
D’où vient cette lassitude ? Déjà, l’idée de voir toujours les mêmes commence vivement à m’agacer. Surtout dans le style d’humour : les formes de stand-up, de seul-en-scène et de one-man deviennent plus hybrides. C’est la grande faiblesse de ce documentaire. Celle-ci se fait encore plus criante dans la faiblesse des sketches au supermarché, dans l’usine clandestine de Kev Adams ou lorsque Camille Lellouche prend la place d’un livreur de bouffe.
On manque l’essentiel : la combinaison entre l’écriture et le jeu. Les personnages n’ont jamais été ringards, de même que les jeux de mots. Le stand-up n’a jamais été que cool. Toute la profession monte en grade, mais ce documentaire ne rend pas compte de cela. Comprenez : du talent des personnes qui surpassent leur choix de spécialité. C’est dommage.
Pour en revenir à Marine Leonardi, je m’interroge. Face à son talent déjà bien présent, aura-t-elle voix au chapitre au même titre qu’une Cécile Marx, qu’un Reda Seddiki ou qu’une Alexandra Pizzagali ? Elle a toutes les cartes scéniques en main, il ne lui reste plus qu’à continuer à faire son trou dans les caves parisiennes. Seul l’avenir nous dira jusqu’où elle ira !
Crédits photo
© Bazil / One More Joke