Créer est essentiel : inventons l’humour de 2021

Juliette Follin 18/01/2021

Créer et mobiliser son talent artistique est essentiel : voilà l’enseignement que je tire de l’année écoulée. Aujourd’hui, sans avoir d’idée précise sur ce que je vais vous raconter, je souhaite reprendre en douceur avec ce thème qui trotte dans toutes les têtes.

Nb. Cet article n’est finalement pas le premier de l’année. Je voulais être réactive sur la sortie du livre d’Alexis Le Rossignol le 14 janvier. Mais cet article a été rédigé antérieurement, il reste techniquement le premier de l’année 😉

La création artistique déménage sur le web… mais pas que

Jusqu’ici, l’humour de 2021 se résume globalement à la création de contenus numériques. Les artistes se réapproprient l’espace public comme ils peuvent. Après Josquin Chapatte et ses visites guidées humoristiques de Montmartre, Matthieu Penchinat en a fait de même à Antibes pendant les fêtes… Peut-on parler de fêtes, d’ailleurs ? Ceux qui ont vu leurs proches ont parfois déchanté en apprenant qu’ils devenaient complotistes. Même si, comme vous le savez sans doute, le complotisme peut être très, très drôle si on décide de ne plus le prendre au sérieux.

Repos forcé

Pour ma part, j’ai passé plus de deux mois seule avec un kit de survie : mes souvenirs comiques. Le dernier spectacle que j’ai vu, c’était Haroun en rodage le 21 octobre 2020. Le dernier jeune humoriste que j’ai vu, c’est Humourman. Un taulier et un superhéros, puis une course effrénée pour respecter le couvre-feu. À 20h58 ce soir-là, j’ignorais à quel point l’attente allait être longue et incertaine. Pendant ces « fêtes », j’ai donc essayé de couper au maximum, ce qui signifiait d’arrêter d’écrire. Il fallait souffler après une année à produire malgré les mesures gouvernementales en réaction à la pandémie.

Mais comment souffler dans les circonstances actuelles ? Le destin m’a livré une réponse désagréable : mon corps a décidé de tomber malade. Pour oublier, j’ai surtout consommé des podcasts. Ils prennent plus de temps à écouter et sont plus agréables qu’une brève vidéo. Plus c’est long, plus c’est bon (enfin, dans ce cas de figure surtout…).

Un podcast bien-être pour aborder 2021

Réda Seddiki est un sage. Et pour tous les artistes qui intègrent des personnages dans leurs sketches, allez voir sa recommandation, StoryTANK.

Une nuit d’insomnie, donc, je me raccroche à ce qui me semble le plus vital : entendre ou voir des comiques. Arezki Chougar a enfin lancé son Patreon : je reçois une notification dès sa publication et je m’abonne sur-le-champ. Il n’y avait rien en ligne, encore, et je me disais qu’au pire, si je meurs, d’ici à ce que ma banque ferme les vannes, Arezki Chougar et ses invités pourraient prospérer.

Créer, continuer à écrire…

Autre élément vital, que cette interruption de travail me révèle : arrêter de stimuler sa créativité ou de faire ce que l’on aime est délétère. À l’inverse, c’est fou de sentir à quel point une passion peut animer, occuper l’âme et mener à une progression. J’aillais très bien quand j’écrivais, que je consommais et compilais des informations en masse.

Même sans lieu de représentation, la culture subsiste

Sans vie sociale ou lieu d’accueil des artistes, il demeure encore possible de créer. J’ajoute une précision importante : créer et produire sont deux choses différentes. Ainsi, j’imagine que profiter de cette période pour créer à son rythme, sans se mettre de pression pour publier régulièrement ou s’offrir en représentation à tout prix, sera bénéfique.

Pour cette reprise plus incertaine que jamais, je vais ainsi préférer la qualité à la régularité. Sans théâtres ouverts, l’inspiration reste limitée, mais elle est bien là. Je ne pourrais sans doute plus préparer mes contenus à l’avance bien longtemps… Pas grave, je gagnerais en spontanéité. Dans la même veine, les artistes ont démontré leur capacité d’adaptation l’an passé. Je sais qu’ils trouveront de nombreuses solutions pour continuer à s’exprimer.

Nous allons contourner les obstacles de Bachelot & co. J’y crois vraiment car il me reste le plus essentiel : mon besoin irrépressible de parler des artistes. C’est ce qui me meut, c’est mon antidote à l’anxiété et à mon rapport au vide. S’il existait un Questions pour un champion spécial humour, je candidaterais d’emblée. Ça tombe bien, le Barbès Comedy Club trouve aussi ce concept génial et propose un nouveau jeu dès ce mois de janvier ! Je pense aussi à HebdomadaireTV, la chaîne Twitch d’Alexandra Pizzagali et de Clément K…

Moralité : continuez à créer des contenus fun en 2021 !

Lorsqu’on lève le pied, on n’a qu’une envie : repartir. Je suis heureuse de vous retrouver par écrans interposés. J’ai hâte de découvrir de nouvelles péripéties, de nouvelles histoires à vous raconter. Plutôt que de vous lancer un « bonne année » sans conviction, voici ce que je préfère vous dire : bonne création artistique à tous !

Crédits photo

Capture d’écran du podcast Chougar Free (épisode 21 avec Louis Chappey et Morgane Cadignan)

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