Lorenzo Mancini – S01E02 – Toujours dans le flou

Juliette Follin 29/05/2023

Cela faisait longtemps qu’un Lorenzo Mancini ne m’était pas apparu. Ce genre de talent qui vous fait appuyer sur pause, l’espace d’un instant suspendu. D’où une idée : et si on lançait une série d’épisodes pour suivre le parcours pas à pas d’un artiste émergent ? Découvrez le deuxième épisode, où l’enquête comico-virtuelle bat son plein…

En quête de podcasts où figure Lorenzo Mancini

Lorenzo Mancini est en vérité plus sympa que flou : il me guide vers certaines choses à écouter, à lire… C’est marrant, il ne m’a pas précisé tous les podcasts où il apparaît. Il y a deux émissions de sexe qu’il a omis de m’indiquer. Évidemment, je fonce sur cette came sombre. Mis à part des bruits d’orgasme et des considérations sur le sexe anal et le porno, je n’ai rien à me mettre sous la dent.

Par expérience, je me retiens de lui dire que j’ai mis la main sur ces cassettes rouges. En effet, il parlait plus de ranger sa chambre que d’autre chose… Puis écouter ces conneries dans le métro, avec des enfants tout autour, est hyper malaisant. Et s’ils entendaient un mini-bruit sortir de mon casque ? Quelle angoisse… En parallèle, j’étais quand même assez sérieuse puisque j’écoutais Humeurs humoristiques. Ce podcast est souvent très long, puis il était co-invité, donc il y avait du superflu dans mon enquête.

Ne faites pas comme moi, allez à l’essentiel avec ce podcast très complet !

Au-delà de l’admiration de Guillermo Guiz, que réserve le pitch du spectacle ?

J’apprenais son admiration pour des Guillermo Guiz et Adib Alkhalidey. Mais quelle surprise pour des artistes belges qui s’expriment dans ce podcast ! Encore une fois, mis à part le côté carré du bonhomme, on a du mal à se projeter dans le type d’artiste en face. Alors passons directement au pitch de spectacle…

Son plaisir, c’est de comprendre ce qui l’entoure tout en s’amusant. Alors, en venant, préparez-vous à visiter la structure de son cerveau. Un endroit où Freud et Booba se découvrent des points communs, où les coiffeuses rencontrent l’effet papillon, où les vaches dominent le monde. Improbable ? Pas pour cet esprit des fois poétique, des fois rationnel mais toujours plein d’humour.

Poétique, rationnel, plein d’humour : ok, ça ratisse large. Les vaches dominent le monde… C’est toujours un plus de lire ce genre de bêtises dans une description de spectacle. On sent que ça va être un peu con, quand même, pas 100% sérieux.

Rappel pour plus tard, relatif à la pop-culture : Lorenzo Mancini, architecte, n’est pas Ted Mosby

Rassurant, avec ces histoires d’architecture. Parce que de mon côté, ce que je connais de l’architecture, c’est Ted Mosby… Vous savez, « the overthinker » (le mec qui pense trop) aux bottes de cuir rouge (forcément, il plaît aux amateurs d’art de par ses choix audacieux).

Dans le pitch, il y a tout de même du chocolat une perspective plus nette : « préparez-vous à visiter la structure de son cerveau ». Le lien avec le « dans ce spectacle, vous allez pénétrer dans ma tête » d’un autre show est saisissant. Je me serais donc fait encore bercer (berner ?) par un humoriste cérébral et subtil ? Espérons que ce ne soit pas cyclique, cette affaire… Que mon instinct ne me guide vers des artistes qui me parlent sans que je ne comprenne pourquoi.

Des inspirations qui tranchent avec les miennes… C’est grave, docteur ?

Et dans le même temps, cette filiation avec Guiz, c’est étrange… S’il l’idolâtre alors que, de mon côté, ça ne me bouscule pas trop, ça m’éloigne de cette connivence instantanée. En prime, il ajoute dans un podcast qu’à choisir, il préfère Marina Rollman à Thomas Wiesel, arguant que le type a l’air dépressif dans le podcast de Fanny Ruwet*. Mais qui est ce fucking stand-upper ?

Puis Thomas Wiesel n’est pas dépressif, c’est juste qu’il fait des blagues devant Christian Constantin avec un maillot du FC Sion au lieu du Lausanne Sport. Rien à voir… Thomas Wiesel, c’est un peu comme Zidane pour moi — pas touche. Après, il kiffe Dena et il a dit le mot « Eurovision ». Bien rattrapé, Mancini.

Prochaine étape pour sortir du flou : voir Origami de Lorenzo Mancini (14 juin à Bruxelles)

Plus sérieusement, je dois me rendre à l’évidence : je suis toujours dans le flou avec Lorenzo Mancini. Attendons la rentrée et le spectacle Origami (j’ai 0 patience). On y verra plus clair (enfin, j’espère). Et après, il faudra revoir la prestation plusieurs années durant. On n’est jamais à l’abri d’un volte-face scénique dans lequel je ne connecterai plus.

Je n’ai pas envie que cette première impression s’évapore : elle est si rare au contact d’un nouvel artiste. Tellement porteuse de promesses qu’on voudrait éternelles, puis finalement, c’est juste du stand-up efficace. Bon, ce show est poétique, cela dit. Tant qu’il n’en met pas trop de louches comme Félix Radu, ça risque de me plaire…

*Propos sortis de leur contexte : Lorenzo précise qu’il apprécie le stand-up de Thomas, puis que Guillermo himself a l’air dépressif dans ce même podcast. Nous voilà rassurés.

Crédits photo

© Pierre-Louis Vuillemin

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