Yacine Belhousse joue son spectacle : une claque artistique

Juliette Follin 21/07/2021

Des mois après le passage de Yacine Belhousse à l’Européen, j’ai regardé Yacine Belhousse joue son spectacle en replay (disponible sur MyCanal et Comédie+). Comme l’humoriste ne m’avait pas autant convaincu dans Révolutions et qu’il n’avait pas besoin de moi pour l’aider à remplir, j’ai passé mon chemin. Aujourd’hui, je reconnais solennellement mon erreur.

Yacine Belhousse joue son spectacle : un aboutissement artistique ?

Ça y est, j’ai donc compris le génie de Yacine Belhousse. L’ancienne moi, sceptique face à tant de fanatisme chez ses pairs, retourne donc aujourd’hui sa veste avec un plaisir non dissimulé.

La première chose à comprendre, c’est qu’on peut créer un spectacle original sans perdre son public. Tant de spectacles commencent avec des débuts rassurants, sans prise de risque. Oubliez cela avec Yacine Belhousse. Dès les premières secondes, le spectacle déborde de créativité. L’univers est planté sans aucune préparation édulcorée. Les bruitages, histoires et situations ubuesques se succèdent.

Résultat : même derrière mon écran, j’éclate de rire. Cela devient rare, à force de voir des spectacles… Il faut vraiment y aller pour me provoquer quelque chose.

Pas que pour les puristes : une originalité accessible

Je ne connais pas bien le début de carrière de Yacine Belhousse. En revanche, en regardant son spectacle, j’ai le sentiment d’un aboutissement. Vu mon attrait pour l’originalité, il était finalement étrange que je ne soutienne pas tant que ça cet artiste. Je suis simplement passée à côté, pour des raisons qui m’échappent. Adrien Montowski, j’ai compris tout de suite. Jean-Philippe de Tinguy, idem. Je ne vous parle même pas de William Pilet : vu en coup de vent sur scène, je sais déjà que j’aime.

Alors, quelles raisons expliquent mes œillères d’antan ? Je connais bien sûr la première : mon attrait pour les artistes qui commencent à éclore. Comme si je jouais les devins, j’aime me projeter dans la suite fructueuse, parier sur un cheval qui vient de commencer à trotter. Quand la personne a déjà construit sa légitimité, j’ai plus de mal à la conter. Et c’est donc un plaisir bien plus jouissif, a posteriori, de faire ce chemin et de comprendre un artiste… après la tempête.

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Mais il y a plus que ça. Je trouve ce spectacle si bien ficelé que Yacine Belhousse n’a pas à ramer pour embarquer le public. Cela semble naturel : comme souvent dans ce cas de figure, c’est la preuve d’un travail acharné. À peaufiner dans les plateaux, mais pas seulement. Pour l’avoir souvent vu dans les caves parisiennes, j’ai retrouvé certains passages. Mais contrairement à d’autres artistes, les passages en plateau ne divulgâchent pas l’ensemble. L’atmosphère du spectacle complet est unique, envoûtante.

Bref, c’est la grande classe et ça prouve que ceux que je trouvais fanatiques avaient simplement compris. Je vous souhaite que le même constat vous saute à la gueule quand vous regarderez ce spectacle.

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