Tenir debout : le spectacle de Rosa Bursztein
Rosa Bursztein a prolongé à la rentrée à la Petite Loge. Son spectacle ne s’appelle plus Ma première fois, mais Tenir debout. Un beau clin d’œil au stand-up, discipline dont elle est tombée amoureuse. Et en amour, Rosa semble passionnée ; elle risque donc de s’accrocher et devenir une figure incontournable de la scène stand-up française.
Sur la route d’un spectacle de qualité
Imaginez : vous êtes une comédienne aguerrie. Établie, qui connaît les codes de son métier. Et puis vous découvrez le stand-up sur le tard. De fil en aiguille, l’admiratrice-spectatrice que vous êtes veut trouver sa propre voix.
Pour cela, vous gagnez l’open mic du Laugh Steady Crew et revenez une seconde fois. Ensuite, vous vous frayez un chemin dans les meilleurs plateaux d’humour de Paris, et vous décrochez une créneau à la Petite Loge. Votre première affiche et votre premier titre de spectacle sont des impulsions : il faut agir vite pour monter son heure dans les temps.
En effet, la chance (celle que seuls les meilleurs saisissent) vous amène à une programmation au festival d’Avignon en 2018. Comme il faut faire vite, quelque part, ça n’est pas encore ça. Mais la Petite Loge vous accueille, vous fait confiance et vous aide à grandir. Mieux : Mélissa Rojo, qui co-dirige le théâtre, vous adoube. Humainement, vous faites la paire. On va se démener pour vous.
Tenir debout : Rosa Bursztein réagence tout !
À la rentrée suivante, vous changez tout : l’affiche, le titre, le costume, le jeu et le texte. Vous vous retrouvez sur scène avec une certaine décontraction, en pyjama, même ! Voilà le parcours scénique de Rosa. Mouvementé, il lui a appris à se connaître. Au revoir les clichés sur la parisienne intello. Bonjour Rosa la vraie, l’authentique, la sans-filtre.
C’est assez rare de proposer un spectacle fin et drôle dans le même temps. Souvent, les rires ne sont pas intenses mais la performance est belle, ou inversement. Dans le cas de Tenir debout, les deux extrêmes « gros rires » et « performance théâtrale » s’assemblent.
Comme le dit Cyril Hives en off, oui, Rosa et moi nous nous ressemblons. La galère des applis, la manière si harassante de rester figée sur le même gars. On pourrait tomber dans le cliché de la harceleuse, mais on dissocie l’exigence de la folie. Rosa nous offre ainsi une fin lucide et assez poétique, qui incite à être soi-même et conserver son intensité quand on en a. Après tout, aller contre soi-même empire souvent les choses. Rosa, on aime qu’elle soit ainsi, car qui d’autre pourrait nous raconter tout cela avec autant de justesse ?
Rosa Bursztein en podcast : les mecs que je veux ken
Crédits photo
© Christine Coquilleau / Portfolio Underground Comedy