Panayotis dans Presque : un spectacle abouti !

Zelda Atlan 12/11/2020

AprĂšs un rodage fructueux au Point Virgule, Panayotis a tentĂ© Ă  plusieurs reprises de jouer son spectacle Presque dans des salles plus vastes. MalgrĂ© les nombreux reports, nous avons pu assister Ă  l’une de ses reprĂ©sentations au Grand Point Virgule. DĂ©couvrez la critique de Zelda Atlan !

Les annĂ©es se sont Ă©coulĂ©es et le grand public se demandait oĂč Ă©tait passĂ© la tĂȘte Ă  claque du Petit Journal. Finies les interviews de stagiaire prĂ©-pubĂšre, place Ă  une plume mature et un Panayotis grandi. 

DirigĂ©e par l’Ɠil aiguisĂ© de Fary, la mise en scĂšne demeure fidĂšle Ă  celle du stand-up traditionnel. Un plateau vide qui comporte uniquement un micro sur pied. Basique, mais cependant efficace, puisqu’il sert d’appui de jeu pour Panayotis.

Du haut de ses 22 ans, Panayotis Pascot s’est lancĂ© le pari de nous faire rire. Comment y parvient-il ? Sa recette est simple : une pincĂ©e d’anecdotes gĂȘnantes, un soupçon d’introspection, le tout agrĂ©mentĂ© d’un grain de folie. 

Presque de Panayotis : un voyage entre storytelling et introspection

Pendant prĂšs d’une heure et demie de spectacle, Panayotis nous ouvre la porte de son intimitĂ© en nous contant des Ă©pisodes de sa vie. Toujours avec humour et lĂ©gĂšretĂ©, il aborde des sujets qui, avec le recul, ne semblent pas si drĂŽles. Dans un premier temps, Panayotis met l’accent sur cette question de la masculinitĂ© en se confrontant aux hommes de sa vie, notamment son pĂšre. Au cƓur de ses vannes, Panayotis tire la corde entre humour et thĂšmes dĂ©licats : un pĂšre qui se jette dans des orties afin de prouver qu’un homme, ça ne pleure pas. Au vu des rires dans la salle, le succĂšs est au rendez-vous.

Visiblement, cette injonction Ă  « devenir un homme version 2.0 Â» a laissĂ© Ă  Panayotis quelques sĂ©quelles quant Ă  l’expression de ses sentiments. Ainsi, il nous conte avec naĂŻvetĂ© et gĂȘne ses ratĂ©s auprĂšs de la gente fĂ©minine. Par exemple, une envie de pisser totalement simulĂ©e car il est incapable d’embrasser le premier.

Des personnages interprétés avec brio

CĂŽtĂ© jeu, lĂ  encore Panayotis rĂ©ussit Ă  marquer des points. Il n’hĂ©site pas Ă  incarner les personnages de sa vie. Notamment ce colocataire un peu dĂ©pressif et en pleine crise de la quarantaine que Panayotis n’hĂ©site pas Ă  rendre drĂŽle et attachant.

Hormis la mise en lumiĂšre des acteurs de la vie de Panayotis, Presque est avant tout un spectacle introspectif. Ce spectacle questionne autant qu’il a questionnĂ© son crĂ©ateur. Sur scĂšne, Panayotis privilĂ©gie la sincĂ©ritĂ© Ă  l’humour engagĂ©. C’est d’ailleurs pourquoi il sort Ă©mu de son spectacle. Dans son interprĂ©tation comme Ă  travers ses mots, Panayotis nous dĂ©voile presque une partie de lui. 

Verdict : faut-il aller voir Presque, le spectacle de Panayotis ?

Si nous recommandons ce spectacle, il nous interroge sur les futurs angles artistiques de Payanotis. Certes, Presque est un spectacle bien Ă©crit et authentique. Mais Panayotis s’est-il enfermĂ© dans un personnage dĂ©jĂ  trop dessinĂ©, que le spectateur aurait dĂ©jĂ  cernĂ© ? Croisons les doigts pour que Panayotis reste aussi surprenant que drĂŽle Ă  l’avenir


💬 Le mot de la rĂ©dac’ chef

Merci Ă  Lisa pour cette belle critique du spectacle de Panayotis au Grand Point Virgule ! Une fois encore, le jeune prodige de l’humour fait mouche.

Une chose est sĂ»re : ce genre de critique honore ceux qui sont allĂ©s au bout de leur proposition artistique Ă  l’instant T, et la crainte de Lisa sera probablement levĂ©e dans son prochain spectacle. L’avantage, vu son jeune Ăąge, c’est qu’il a tout le temps pour se dĂ©velopper, que ce soit sur scĂšne ou dans ses projets de rĂ©alisation.

Pour l’heure, ce spectacle a encore de beaux jours devant lui ! Enfin, quand nous pourrons Ă  nouveau sortir au thĂ©Ăątre
 Ne nous faisons pas de souci, cela dit : tant que son producteur Jean-Marc Dumontet garde le mĂȘme enthousiasme, l’espoir est de mise !

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