Panayotis dans Presque : un spectacle abouti !
Après un rodage fructueux au Point Virgule, Panayotis a tenté à plusieurs reprises de jouer son spectacle Presque dans des salles plus vastes. Malgré les nombreux reports, nous avons pu assister à l’une de ses représentations au Grand Point Virgule. Découvrez la critique de Zelda Atlan !
Les années se sont écoulées et le grand public se demandait où était passé la tête à claque du Petit Journal. Finies les interviews de stagiaire pré-pubère, place à une plume mature et un Panayotis grandi.
Dirigée par l’œil aiguisé de Fary, la mise en scène demeure fidèle à celle du stand-up traditionnel. Un plateau vide qui comporte uniquement un micro sur pied. Basique, mais cependant efficace, puisqu’il sert d’appui de jeu pour Panayotis.
Du haut de ses 22 ans, Panayotis Pascot s’est lancé le pari de nous faire rire. Comment y parvient-il ? Sa recette est simple : une pincée d’anecdotes gênantes, un soupçon d’introspection, le tout agrémenté d’un grain de folie.
Presque de Panayotis : un voyage entre storytelling et introspection
Pendant près d’une heure et demie de spectacle, Panayotis nous ouvre la porte de son intimité en nous contant des épisodes de sa vie. Toujours avec humour et légèreté, il aborde des sujets qui, avec le recul, ne semblent pas si drôles. Dans un premier temps, Panayotis met l’accent sur cette question de la masculinité en se confrontant aux hommes de sa vie, notamment son père. Au cœur de ses vannes, Panayotis tire la corde entre humour et thèmes délicats : un père qui se jette dans des orties afin de prouver qu’un homme, ça ne pleure pas. Au vu des rires dans la salle, le succès est au rendez-vous.
Visiblement, cette injonction à « devenir un homme version 2.0 » a laissé à Panayotis quelques séquelles quant à l’expression de ses sentiments. Ainsi, il nous conte avec naïveté et gêne ses ratés auprès de la gente féminine. Par exemple, une envie de pisser totalement simulée car il est incapable d’embrasser le premier.
Des personnages interprétés avec brio
Côté jeu, là encore Panayotis réussit à marquer des points. Il n’hésite pas à incarner les personnages de sa vie. Notamment ce colocataire un peu dépressif et en pleine crise de la quarantaine que Panayotis n’hésite pas à rendre drôle et attachant.
Hormis la mise en lumière des acteurs de la vie de Panayotis, Presque est avant tout un spectacle introspectif. Ce spectacle questionne autant qu’il a questionné son créateur. Sur scène, Panayotis privilégie la sincérité à l’humour engagé. C’est d’ailleurs pourquoi il sort ému de son spectacle. Dans son interprétation comme à travers ses mots, Panayotis nous dévoile presque une partie de lui.
Verdict : faut-il aller voir Presque, le spectacle de Panayotis ?
Si nous recommandons ce spectacle, il nous interroge sur les futurs angles artistiques de Payanotis. Certes, Presque est un spectacle bien écrit et authentique. Mais Panayotis s’est-il enfermé dans un personnage déjà trop dessiné, que le spectateur aurait déjà cerné ? Croisons les doigts pour que Panayotis reste aussi surprenant que drôle à l’avenir…
💬 Le mot de la rédac’ chef
Merci à Lisa pour cette belle critique du spectacle de Panayotis au Grand Point Virgule ! Une fois encore, le jeune prodige de l’humour fait mouche.
Une chose est sûre : ce genre de critique honore ceux qui sont allés au bout de leur proposition artistique à l’instant T, et la crainte de Lisa sera probablement levée dans son prochain spectacle. L’avantage, vu son jeune âge, c’est qu’il a tout le temps pour se développer, que ce soit sur scène ou dans ses projets de réalisation.
Pour l’heure, ce spectacle a encore de beaux jours devant lui ! Enfin, quand nous pourrons à nouveau sortir au théâtre… Ne nous faisons pas de souci, cela dit : tant que son producteur Jean-Marc Dumontet garde le même enthousiasme, l’espoir est de mise !