Critique – Chassez les Grandes déceptions grâce à Poulet de Feu !

Juliette Follin 18/03/2024

Avant de rejoindre la Petite Loge pour jouer son spectacle Grandes déceptions, Poulet de Feu faisait déjà grandement parler d’elle. En comedy club, le bruit courait qu’un talent rare venait de naître.

Poulet de Feu dans Grandes déceptions : l’histoire rocambolesque d’un pseudonyme courroucé

Je ne savais rien d’Élise Tallet, alias Poulet de Feu, avant de la découvrir en spectacle. Je savais juste qu’elle nous proposerait une sorte de conférence de presse. Première surprise : elle a conçu un décor. Sur une scène de deux mètres carrés, parfaitement ! Elle nous racontera ainsi la genèse de son pseudonyme, qui irrigue jusqu’à sa tenue de scène. Il y a aussi du catch, étrangement… Ce qui nous rappelle une certaine Céline Groussard et sa lucha libre, ce qui n’est pas pour nous déplaire.

Dès les premières secondes de Grandes déceptions, Poulet de Feu nous sort de l’ordinaire… Une parade pour conjurer le sort et ne décevoir personne ? Pour cela, il faudrait qu’il y ait esquive, fuite de l’enjeu : nous faire rire. Si l’absurde domine, soyez certains que le texte et le propos ont toute leur place. C’est sans doute le grand tour de force de cette heure que vous ne verrez nulle part ailleurs. On ne vous dévoile pas tout, tant il importe de conserver la surprise au maximum !

Un spectacle à la fantaisie débordante, qui rappelle l’âge d’or de la Petite Loge

Poulet de Feu est une artiste à la fantaisie débordante. Elle dessine, conçoit des banderoles colorées, imagine des histoires rocambolesques portées par des personnages loufoques. Cette artiste est l’OVNI qui ringardise le terme OVNI. Le public n’interagit pas — il participe, et rassurez-vous, c’est assez facile. J’ai trouvé les spectateurs incroyables dans ces moments. Cela a créé un véritable lien entre des gens et j’ai rarement vu une chose pareille…

Grandes déceptions est un antidote aux déconvenues, un hymne à la vie teinté d’absurde et qui provoque l’hilarité. Ce spectacle signé Poulet de Feu va certainement requérir de pousser les murs… La mise en scène risque d’être incroyable dans de plus grandes salles. Mais n’allons pas plus vite que la musique : elle régale le public en ayant tout juste commencé. Cette performance, il faut la chérir, laisser chauffer à feu doux pour ne pas cramer cette comédienne d’exception.

Dernier point, pour le symbole : la présence d’un éventail. Ma première fois dans cette salle, nous en avions tous un à disposition, canicule oblige. À l’époque, Jean-Philippe de Tinguy était sur scène. La Petite Loge n’a pas fini de nous faire découvrir des artistes incroyables, et on s’en réjouit !

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