Fabien Guilbaud dans Faux et fort : critique spectacle

Juliette Follin 25/02/2019

Fabien Guilbaud a joué un showcase de son spectacle Faux et fort à la Boîte à rires. Retour sur cette première dans ce théâtre qui monte à Belleville.

Comment vous sentiriez-vous si vous appreniez que vous venez d’être cambriolé deux heures avant de jouer votre première à Paris ? Mitigé, probablement. C’est exactement ce que Fabien Guilbaud a subi avant de se produire devant un public plein à craquer.

Fabien Guilbaud, entre autodérision et musique

Le concept du spectacle Faux et Fort : interpréter des chansons nourries d’autodérision. Fabien joue sur la corde raide pendant un peu plus d’une heure. Il rit de lui-même à longueur d’anecdotes. Ainsi, il tente de créer de la connivence avec le public tout le long du spectacle.

Retour vers le futur : quelques mois plus tard, Fabien Guilbaud jouait à la Petite Loge !

Le public, il le connaît bien. La salle le suit logiquement dans ses délires. La dose de folie est assez légère pour ne pas dérouter, mais suffisamment gratinée pour emporter les plus friands de contenus borderline.

C’est aussi agréable de l’entendre chanter. On n’est pas sur le timbre volontairement exaspérant d’une Laurie Peret au bord du pétage de câble.

Me réconciliera-t-il avec l’humour en chanson ?

À titre personnel, je n’apprécie pas beaucoup l’humour en chanson. Je me dis que les artistes qui usent de ce ressort ont besoin de se cacher derrière un instrument. Mais là, c’était plus une expérience comme celle de Ghislain Blique et son harmonica. Fabien Guilbaud est plus proche encore d’Antek, son enthousiasme et sa guitare.

D’ailleurs, lui comme Fabien misent sur les parodies. En l’occurrence, sur ce segment du spectacle, il reprend la même idée que Nassim Mellah : imiter ceux qui font des reprises.

Fabien rattrape cet angle similaire (le principe n’est pas breveté !) avec son autodérision running gag. Ça reste un moment fou et léger, qui ne renvoie pas le même message. Nassim parlait de l’évolution de la chanson française. Fabien utilise ce ressort pour rire des chanteurs qui font des reprises entre eux, et essaie plutôt de conquérir le public dans le même temps.

Verdict : Fabien Guilbaud, faux et fort ?

Question sincérité, le courant est passé. Les moments de spectacle vivant (interactions) sont authentiques. Il ne rejoint pas le club de Tom Leeb, qui m’avait hurlé dessus car je ne chantais pas lors de son spectacle (son regard teinté de haine me hante encore). Bon, depuis, l’eau a coulé sous les ponts et un humoriste m’a même dit que Tom Leeb était très sympa.

Si vous ne chantez pas face à Fabien Guilbaud et que vous êtes au premier rang, il tournera le détail en dérision.

Ce spectacle est-il fort ? Oui, si l’on considère la capacité du comédien à emporter et séduire le public. Il peut encore progresser, mais je n’ai pas relevé de fausse note. On passe un très bon moment, et c’est l’essentiel !

Dernier point : au cours du spectacle, j’ai pensé qu’on n’en savait pas trop sur l’homme derrière la guitare. Sa fin de spectacle évoque justement cette objection-là. Fabien l’adresse avec un passage plus axé stand-up. C’est la marque d’un artiste qui comprend la scène et qui va continuer de faire rire pendant de nombreuses années !

Voir Fabien Guilbaud sur scène

Cette critique évoque le showcase de Fabien Guilbaud à la Boîte à rires. Le directeur du théâtre, Gérard pour les intimes, m’a révélé en exclu que Fabien prolongerait… Et je découvre désormais que Fabien jouera tous les mardis de mars 21h30 :

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