Un artiste, une chanson – Roman Frayssinet, The End at Pianoland
Le spot du rire innove avec une nouvelle rubrique : Un artiste, une chanson. On inaugure cette nouveauté avec un talent indéniable du stand-up : Roman Frayssinet. Rien de tel qu’un virtuose pour se lancer, non ?
Roman Frayssinet : rencontre avec un virtuose de l’humour
On ne présente plus Roman Frayssinet. L’humoriste passé par l’École Nationale de l’Humour à Montréal innove à chaque instant. Un charisme imparable, une présence scénique inédite, mais aussi et surtout un travail de tous les instants. Le tout rend donc service aux punchlines dégainées à une foule hilare et touchée par la virtuosité de l’artiste.
Car Roman Frayssinet est un virtuose. Cela m’a frappé lorsque je l’ai rencontré. C’était au Beach Comedy Club, juste après l’affaire Gilbert Rozon. Un moment important pour Roman qui a cessé sa collaboration avec Juste pour rire et annulé toutes ses dates au 13e Art, le théâtre lié à la célèbre société.
À la fin du plateau, les humoristes font leur promotion. J’étais là pour soutenir Marion Mezadorian, mais je me souviens que ce soir-là, la programmation était très soignée. Quand Roman prend la parole, il oublie la date de son showcase à l’Européen. Bien sûr, je la connais. Je suis loin dans le public, ma voix ne porte donc pas toujours. Mais là, mon côté fayote/bonne élève prend le contrôle. Je veux impressionner l’étoile montante du stand-up, naturellement.
Je crie alors : « 22 novembre ! » tandis qu’il continue de chercher. Oui, je me souviens encore de la date. Ce court instant m’a donné le courage d’aborder ce génie du rire à la fin du spectacle pour lui présenter mon site sur l’humour. Je me souviens d’un moment très apaisé. Si Roman hausse le ton sur scène, il sait aussi tempérer son timbre. Ça m’a frappé, j’ai trouvé cet instant beau et j’ai oublié la fatigue d’accumuler les plateaux comme par magie.
Roman Frayssinet ft. Andrew Rayel
Sur le chemin du retour, je m’engouffre dans une bouche de métro, le casque vissé sur les oreilles. Le souvenir du virtuose Roman m’apparaît alors encore plus net lorsqu’un titre d’Andrew Rayel démarre. Ça s’appelle The end at pianoland.
Pour vous situer Andrew Rayel, il s’agit d’un espoir de la musique électronique déjà bien grand. Adoubé par l’un des meilleurs de son genre, Armin van Buuren, cet élève de la trance a parfois même dépassé le maître. On imagine que Roman Frayssinet, de par ses innovations comiques, lui emboîte le pas dans un tout autre registre !
Depuis cette soirée d’automne, cette chanson est à jamais associée à Roman Frayssinet pour moi. Un passage de piano exaltant. Des moments de grâce, d’empressement et de volupté qui s’enchaînent. C’est beau, insaisissable. Cela correspond aux tableaux qu’il peint sur scène, cette œuvre comique si singulière. Quels talents !