La découverte du mois – Avril 2018 – Ahmed Sparrow
Pour la première fois, notre découverte humour du mois ne nous a pas impressionnée sur scène. Louis Dubourg a invité Ahmed Sparrow à son podcast Un café au lot7, et je ne m’attendais pas à l’apprécier autant.
J’ai découvert Ahmed Sparrow en écoutant le podcast. Je l’avais vu sur scène plusieurs fois au Paname Art Café, et je l’ai aimé modérément. Là-bas, je n’ai pas connecté avec lui, mais j’ai ri. Je dois reconnaître que cela fait longtemps que je l’ai vu et je ne me souviens pas de ce qu’il raconte.
Mais cela n’a rien de dramatique : on se trompe plus souvent qu’on ne le pense, et passer à côté d’un artiste arrive à tous. Est-ce une négligence de ma part, ou Ahmed Sparrow ne développe-t-il pas suffisamment de passages qui marquent les esprits ? Je n’en sais rien. J’attends donc avec impatience le lancement de son spectacle, parce que le podcast m’a donné l’eau à la bouche.
Pourquoi Un café au lot7 avec Ahmed Sparrow m’a accrochée
J’ai découvert dans ce podcast l’histoire d’un self-made-man, parti de Champigny dans le Val-de-Marne et passé par la fac de Créteil… avant de partir sur une trajectoire de comédie musicale puis d’expression scénique par l’humour. Bon, à part la fac de Créteil et ma micro-tentative humoristique, on n’a peu en commun sur le papier. Mais en vrai, avec ce podcast, j’ai ressenti une sorte d’identification à cet humoriste.
Et puis, dans le podcast, une phrase m’a frappée. Dans le monde de l’humour, on rencontre des gens avec qui on n’aurait jamais pu interagir. Et je pense aussi que ces gens sont plus agréables à côtoyer que la moyenne. Une sorte de cadeau du ciel qui te déracine de tes cercles habituels, avec les mêmes archétypes produits par le collège unique et toutes les initiatives d’homogénéisation des masses.
En ce sens, Ahmed Sparrow incarne complètement cet esprit de brassage dont le stand-up a le secret. Vous auriez tort de passer à côté de ce talent.
Bonus track : j’ai compris pourquoi Louis Dubourg est sur le spot du rire
Cette découverte me rappelle pourquoi Louis Dubourg figure parmi les artistes du spot du rire. Officiellement, c’était pour son côté fin connaisseur de la culture du stand-up.
Au début, il me faisait lui aussi vaguement rire, mais j’aimais son côté passionné et je trouvais qu’il y avait quelque chose. Et puis, il y a eu une passe où son marketing sur les réseaux m’a agacée. Il en parle souvent dans ses derniers podcasts et a visiblement ressenti la même chose. Je peinais à trouver son style.
Pour moi, Louis était un milieu de terrain, passerelle idéale pour les autres joueurs de sa discipline. Certains invités se distinguaient comme des megastars du stand-up, d’autres apprenaient à ses côtés. Louis appliquait les règles du stand-up, tentant vraisemblablement de bien se faire voir. Je n’arrivais pas à le cerner, et je cherchais désespérément des touches de sincérité authentifiées par l’autorité compétente de mon cerveau. Or, le département des affects a eu un conflit avec mon ego… Bref, je ne comprenais plus.
Au fil des mois, Louis a commencé à inscrire davantage son style, toucher les sujets qu’il voulait vraiment défendre. J’ai vu que cette carapace marketing n’était qu’un leurre, posé ici pour tenter de cacher un manque de confiance. Je l’ai aussi vu joyeusement alcoolisé, le trouvant plus funky que sa version sobre, plus protectrice.
Les artistes du spot du rire sont tous des découvertes du stand-up ou de l’humour. Ils ont un truc en plus, scénique et/ou humain, qui les rend intéressants à raconter. Je souhaite donc à tous les artistes dont j’ai écrit le nom de briller à hauteur de leur travail et leurs qualités humaines. Vous faire part de leur progression est dans l’ADN du site, et je me réjouis d’écrire inlassablement sur chacun d’entre eux à l’avenir.