Sacha Béhar régale les puristes du LOL au BO Saint Martin
Dans Mort asymptomatique, l’humoriste Sacha Béhar livre ses one-lines iconiques au Théâtre BO Saint Martin. Un spectacle comique vraiment à part qu’on conseille autant aux initiés et à ceux qui sont prêts à s’y mettre !
Sacha Béhar, le comique underground à succès
Sacha Béhar est un artiste underground qui a la cote. Il anime le plateau du Bunker et cela offre une introduction à son univers. Si vous voulez une piqûre de rappel, retrouvez notre reportage lors des débuts du plateau, quand Augustin Shackelpopoulos se joignait à la fête…
Pour le résumer très grossièrement, imaginez un psychopathe qui s’essaye au stand-up. Maintenant, ajoutez-y l’impression qu’il vit dans notre monde… avant de prendre un virage qui n’a rien à voir. Cette expérience se niche dans une phrase. Et cette phrase se duplique à l’infini, au gré des situations.
Les raisons du succès de Mort asymptomatique : Sacha Béhar en maîtrise totale
Dans Mort asymptomatique comme ailleurs, Sacha Béhar a une signature vocale grinçante. On dirait un parlé d’ancien animateur télé vedette couplé à un tortionnaire sadique qui vous laisserait la vie sauve. C’est irrésistible de décalage — la grande force de Sacha Béhar. Parfois, l’intonation crée le décalage. À d’autres moments, ce sont les expressions du visage. Le dénominateur commun de tout cela, c’est un texte qui n’offre aucune parade aux surprises. Le public ne rit jamais au même tempo, parfois plus fort au one-line précédent et vit l’expérience de manière haletante.
Ça mitraille tellement qu’il faut être alerte pour tout décortiquer. Chacun son rythme, et ce n’est pas grave car la mécanique répétitive ne perd jamais personne. Tout en ne lassant personne non plus ! Là où Paul Mirabel, à ses débuts, pouvait manquer de relief dans ses répétitions monocordes, Sacha Béhar nous balade bien plus facilement. Et sa manière de flirter avec les limites via ce personnage unique en son genre… Peu réussissent à le faire aussi bien.
Un spectacle pour les habitués et les néo-puristes du rire
Pour ceux qui connaissent bien Sacha Béhar, ils entendront quelques passages familiers. Mais même si l’essentiel regroupe des one-lines, certains segments poétiques ou théâtraux viendront casser le rythme et éviter tout ventre mou. Dans Mort asymptomatique, Sacha Béhar est en pleine possession de ses moyens, il inquiète autant qu’il nous fait jubiler et on se réjouit de voir une telle technique et originalité sur scène !
Une expérience hors du commun à voir sans scepticisme pour rentrer dans le club fermé des puristes du LOL. Personnellement, ça m’a donné envie de découvrir DAVA au Métropole… J’avais peur d’être hors du délire de leur clique de turbo-fans, mais tout s’est bien passé. Affaire à suivre, donc !