Découvertes humour 2023 : qui est Simon Pintault ?

Juliette Follin 19/06/2023

Simon Pintault, humoriste passé par Topito, intègre la Petite Loge au printemps 2023. Il était donc temps de l’ériger en découverte humour, avant qu’il ne soit trop tard… Portrait d’un stand-upper plus que prometteur.

Simon Pintault : des vidéos à la scène

Simon Pintault n’est pas le premier artiste à se révéler à travers Topito. Comme Urbain, il est aussi à l’aise en vidéo que sur scène. Ses gammes, il les réalise en tant que MC aux scènes ouvertes de Topito. En parallèle, la scène stand-up l’identifie comme artiste à programmer en plateau.

Un parcours au bon rythme pour composer sa première heure. Les étapes, il les enchaîne logiquement depuis sa première en 2018, presque méthodiquement. Ainsi, en octobre dernier, il réalisait un 30-30 au Point Virgule avec son compère Alfred H. Comme d’autres, il passe aussi dans Génération Paname sur Culturebox…

Retrouvailles au Dernier Comedy Club : le néo-stand-upper a bien progressé

Revenons à la soirée du 9 avril 2023. C’est donc au très prisé Dernier Comedy Club que je revois Simon sur scène. Je m’attendais à bien aimer sa prestation, j’y découvrais alors un jeu impeccable. Je comprenais l’aisance avec le public : être MC, c’est formateur. Mais au-delà de la bonhomie scénique, la palette de talents était bien développée.

Il y avait d’abord le propos. Sous ses airs de stand-upper au naturel, à la Rémi Boyes, se cache un texte qui le démarque de ses camarades. C’est cette dualité, entre décontraction habituelle et messages implicites, qui fait sa singularité. On a immédiatement envie d’en savoir plus.

Cela tombe bien : les jeudis soirs, il jouait son premier spectacle Parler seul à plusieurs à la Petite Loge. Encore une case de cochée, me direz-vous !

Que vaut le spectacle de Simon Pintault, Parler seul à plusieurs ?

Le pitch, à la fois énigmatique et accrocheur, donne clairement envie.

Parler seul pour moi, c’est douter, réfléchir, s’écouter… Et se taper des barres, surtout, mais seul, et ça c’est triste. En fait, je l’ai fait toute ma vie, alors pourquoi pas le faire sur scène avec vous ? Car si c’est bien de parler seul, c’est encore mieux d’être écouté.

Dos du flyer de Simon Pintault à la Petite Loge

Doute, solitude, rire tout seul… Étrangement, ça me parle. La simplicité du propos me désarçonne quelque peu. Alors il était de mon devoir d’aller voir tout cela en vrai !

Une maîtrise déjà bien amorcée

Les premières minutes permettent à Simon d’interagir avec le public. Son aisance est même communicative : elle désinhibe le public comme rarement. On n’a jamais eu autant envie d’être participatif, de prendre part à la conversation.

Son autre force, c’est de remplir la jauge de capitale sympathie avec des « Salut ! » ou « Merci ! » quand il nous demande s’il peut poursuivre avec une blague. Il nous tient ainsi en haleine entre interactions, blagues et storytelling de qualité.

En début de spectacle, on se demande aussi s’il sera profond. Car les blagues s’enchaînent vite, certaines sont déjà rodées en plateau… donc connaître son répertoire, c’est prendre parfois son mal en patience. Mais comme tout se passe bien, la patience est vite récompensée !

Simon Pintault, le Morgane Cadignan des prolos ?

Comme énoncé plus haut, Simon Pintault a le naturel d’un Rémi Boyes dans son spectacle comme en plateau. Quand on connaît la progression du second, qui s’installe au Point Virgule en juillet, on s’en réjouit particulièrement !

Mais les comparaisons ne s’arrêtent pas là. Simon parvient à conserver sa singularité et avoir des points communs avec de nombreux stand-uppers confirmés. Quand il nous parle de son enfance dans la région du Mans, avec ses sœurs, ou encore sa passion du vélo, on est pleinement avec lui. “Hooked”, comme disent les anglo-saxons (accroché, quoi).

Son storytelling à la Morgane Cadignan s’avère donc plus inclusif, du moins à mes yeux d’ancienne campagnarde. Je m’identifie plus facilement aux passages brefs sur les aires d’autoroute qu’aux soirées appart‘ vers Montmartre… Quoi qu’il en soit, la machine à identification et à connivence tourne à plein régime.

Le final est dans cette veine. En effet, Simon Pintault aborde des points que je me suis toujours formulés sans oser les clamer haut et fort. On parle de doute, de trouver sa place, d’oser aller dans des endroits plus huppés que la cantine du collège… Sans tomber dans le misérabilisme et avec une aisance déconcertante, Simon nous fait passer un excellent moment. On vous met au défi de ne pas avoir envie d’être son ami à la sortie du spectacle !

En résumé, il est grand temps de le découvrir, car il sait déjà faire du stand-up comme les artistes aguerris. Tout cela en rodant sa première heure à la Petite Loge une semaine sur deux. Qui dit mieux ?

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