La découverte du mois – Juin 2019 – Edgar-Yves Monnou
Edgar-Yves Monnou n’est pas tout à fait nouveau dans l’écosystème de l’humour. C’est le genre de mec qui fait partie des meubles, si bien qu’on ne souligne même plus son talent. Il est avéré, donc pourquoi s’y attarder ? Si vous pensez cela, c’est là que vous commettez une grave erreur ! Voici pourquoi.
Edgar-Yves, le sous-coté
Retour en arrière. Nous sommes au Trempoint, auquel j’assiste pour soutenir Marion Mezadorian (on ne se refait pas). Dans une ambiance où les climatosceptiques tyrannisent l’opinion, Edgar-Yves résiste encore et toujours à l’envahisseur… Il ose des blagues sur la viande et le barbecue, avec toute la générosité de la bonne chair.
Il fait partie de ceux qui ont une présence sur scène. Le micro à peine saisi, il déclenche déjà les rires. Ne croyez pas qu’il s’arrête en si bon chemin ! Avec la banane, il enchaîne les punchlines avec une véritable énergie. On ne lui dira jamais qu’il a une belle énergie. Ça, c’est le nom de code pour dire à un gars qu’il n’est pas drôle, si vous n’aviez pas la référence.
Pourtant, Dieu sait qu’il l’a avec lui. Je l’ai donc revu au Trempoint cartonner. La salle était difficile car hétérogène. Au premier rang, des adolescentes de Melun et Dammarie-lès-Lys. Pour connaître le coin, je savais qu’elles allaient réagir au quart de tour. L’une des filles gesticulait tellement qu’elle aurait pu me faire un coup de boule de l’arrière (oui, j’ai vraiment cru que c’était possible). Le reste riait timidement, atrophié par la connivence du premier rang !
Taille patron
Tout était nickel chrome : le texte, le jeu, la présence. Il n’y avait rien à redire, à tel point qu’on se demande pourquoi Edgar-Yves n’a pas encore percé. Avis aux producteurs et managers d’artistes : talent à saisir !
C’est d’ailleurs assez drôle, car quand je replonge dans mes souvenirs, je me souviens des Best de l’Humour 2018. Nous étions dans le public lors de la finale à l’Alhambra. Il y avait aussi Jean-Patrick et Félix Radu, deux personnes qui émergeaient petit à petit des plateaux et festivals humour.
Quand le feeling fait la différence
J’ai passé certaines des meilleures minutes de ma vie à rire devant les pirouettes des Desgars… Pas pour leur sens de l’acrobatie, mais pour le moment partagé avec les bonnes personnes. Car l’humour, ce n’est pas que la notoriété ou la presse que vous recevez, c’est aussi un ressenti.
Et ce ressenti, Egdar-Yves a souvent su le tirer à son avantage. Je repense aussi au 33 Comedy, là où il nous racontait le lancement de sa websérie avec Jo Brami. On a littéralement vu la naissance du premier nom, Pause Clope. Maintenant, c’est Ed et Jo. Peu importe le nom, pourvu qu’il y ait les rires… et le contrat est rempli !
Crédits photo
© Christine Coquilleau / Portfolio Underground Comedy Club