La découverte du mois – Juillet 2017 – Axel Cormont

Juliette Follin 21/07/2017

L’humoriste absurde Axel Cormont a totalement revisité le contenu de son spectacle Bonsoir d’être venus. Ce jeune talent du rire fait preuve d’une maturité dans l’écriture et l’interprétation qui impressionne.

Bonsoir d’être venus : Axel Cormont joue l’absurde dès le début

Dans la version 2016 de son spectacle au Théâtre le Bout, Axel Cormont cassait déjà les codes. En plein milieu du spectacle, il quittait la scène, s’installait au premier rang et passait 5 minutes à râler sur l’absence de l’artiste. Il prenait ainsi à partie son voisin dans le public. Là où Monsieur Fraize quitte la scène, Axel Cormont choisissait une autre carte et trouvait sa patte.

Mais cela ne lui a pas suffi. Il ne pouvait se contenter de jouer avec les mots : il aspirait à devenir l’ambassadeur de l’absurde.

Une déclaration d’amour aux profils borderline

Sortez du cadre ! Dans son spectacle version 2017, qui se tient tout le mois de juillet à la Comédie des 3 bornes, Axel Cormont entame une ode à l’absurde. Il somme son public de sortir du cadre. Les spectateurs deviennent ses élèves, et l’on se demande parfois si l’on est dans sa salle de classe ou si l’on assiste à un film qui se joue. Cette ambivalence entre la présence et l’absence de chacun est une vraie prouesse.

Axel Cormont devient ainsi professeur d’originalité. Il faut alors attacher sa ceinture et partir en voyage avec lui, loin de tous les diktats et conventions tant décriées par une Julia Roberts ultra-classe dans la publicité que vous avez sûrement vue. Sinon, sachez que Julia Roberts, elle aussi, a un petit côté absurde.

En parlant de classe, la tenue de scène d’Axel Cormont est paradoxalement conventionnelle : un costume. Une manière de prouver qu’il est aux commandes, très à l’aise avec son rôle de maître de spectacle vivant. Le spot du rire ne vous dévoilera pas tout, mais sachez qu’il s’attelle à prouver qu’il est bien légitime sur scène dès le début. Et c’est hilarant.

Un show millimétré, avec de vraies émotions en bonus

Le spectacle est rythmé de mini-séquences musicales. Ce rythme-là est très soigné, à la seconde près. Un grand chapeau à la mise en scène qui arrive à suivre l’artiste dans son délire tout le long. De fait, on ne s’ennuie pas : l’alternance entre rires, émotions et leçons de vie est parfaitement équilibrée.

On remercie donc Axel Cormont d’être lui.

Crédits photo

© Capture d’écran YouTube du court-métrage Je suis moi réalisé par Tom Barta.

A propos de l'auteur