La découverte du mois – Octobre 2017 – Alexandra Pizzagali

Juliette Follin 22/10/2017

Alexandra Pizzagali a débuté la scène par le concours Kandidator. Sans savoir où elle s’aventurait, elle sortait de son disque dur un personnage et un spectacle déjà bien avancés. Fin 2017, elle joue ses premiers showcases avec un certain succès. Raison pour laquelle La petite loge l’a accueillie dès janvier 2018, les samedis à 21h30. Et désormais, c’est le Théâtre du Marais qui prend la relève dès la mi-avril, les vendredis à 19 heures !

Alexandra Pizzagali met KO le politiquement correct

Quand on parle de casser le politiquement correct en humour, on va peut-être penser à Blanche Gardin. Les habitués des plateaux d’humour auront en tête le Cactus Comedy. Dans ce plateau, Alexandra fait partie de la troupe et c’est là que je l’ai rencontrée l’été dernier.

Elle était encore abasourdie d’avoir obtenu le prix du public après seulement quelques scènes au Kandidator. Comme si elle avait l’impression d’avoir volé quelque chose en arrivant comme un cheveu sur la soupe. Il n’en est rien.

En réalité, elle avait pris le temps. Avec toute l’indépendance qu’un clavier peut offrir, elle s’est lancée dans la création d’un personnage incroyablement fou, voire choquant, et complètement inadapté au monde qui l’entoure. Aujourd’hui, elle le dévoile dans le spectacle C’est dans la tête.

Il n’y avait que 2 dates au Kibélé (un café-théâtre niché à Strasbourg Saint-Denis), puis 3, puis 4. Le public est ainsi rapidement venu, curieux de la découvrir. Résultat : de nouvelles dates sont régulièrement ajoutées. La cinquième et dernière au Kibélé, ce sera le 5 décembre à 20 heures. Retrouvez toutes les infos utiles pour réserver sur la page Facebook des événements précédents !

Du trac à la standing ovation

Avant la première, Alexandra ne tenait pas en place. Elle saluait les spectateurs et ne cachait pas son stress. Je ne sais pas si je me suis transformée en coach de vie à ce moment là, mais je lui ai intimé de se mettre dans sa bulle pour baisser la tension d’un cran. Je l’ai encore vue déambuler quelques minutes, puis elle a bien disparu des écrans radars.

Quand elle est réapparue sur scène, la machine était lancée. Le personnage était là, sans fausse note. Aucun tremblement dans la voix : la comédienne avait pris le contrôle. Si elle a pu avoir un trou dans le spectacle, elle s’est rapidement remis sur les rails pour continuer à délivrer un peu plus d’une heure de spectacle.

Les rires, parlons-en : ils étaient nombreux, ces rires véhiculant du sens. Il y avait le rire indigné, puis le rire empathique. Celui-là, c’est mon préféré. C’est le rire de la connivence, qui se déclenche sans contrôle dès que j’ai affaire à un déglingué de la scène face à moi.

Le spectacle s’achève sur une touche d’émotion. Un moment vraiment fort où le souvenir de la fille qui avait le trac s’entrechoque avec celui de la comédienne soulagée d’avoir relevé son défi, d’avoir franchi son premier sommet. L’Everest, ce n’est qu’une question de temps. Pour l’heure, Alexandra a les larmes aux yeux et prend en pleine face une standing ovation qu’elle n’est pas prête d’oublier. Nous non plus.

Vidéo : Alexandra Pizzagali @ la scène Voici

Crédits photo

© Christophe Rassat

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