Que vaut le Come-back de Pierre-Emmanuel Barré ?
Pierre-Emmanuel Barré rode son nouveau spectacle, Come-back, à la Comédie de Paris. Le spot du rire, qui découvrait l’artiste sur scène (mieux vaut tard que jamais !), a assisté à l’une des premières représentations.
Come-back, ou l’ode d’un Pierre-Emmanuel Barré du futur à la croisée des chemins
Après une centaine de critiques publiées ici-même, il fallait bien s’attaquer à un monument comique. Pierre-Emmanuel Barré, celui qui a laissé tant d’orphelins radiophoniques à France Inter, revient sur scène… pour raconter son retour sur scène, mais depuis l’an 2031.
En rodage à la Comédie de Paris, le chroniqueur désormais sur Nova affronte l’angoisse de la page blanche, celle de décevoir « son » public à l’ère des artistes hyperconnectés. En faisant naître cette fresque du comique moderne, il pond un anti-spectacle, sorte d’antidote au mal ambiant qui touche les humoristes modernes, stand-uppers en tête.
Plus satirique que jamais, Pierre-Emmanuel Barré narre la lose comique en embarquant ses fidèles compères. Mention spéciale à Benjamin Tranié en producteur au bord du craquage, qui assure un crescendo final jubilatoire.
Un spectacle hyperconnecté, entre commu en guerre civile et bad buzz en comedy club
Loin d’être ringard, Pierre-Emmanuel Barré innove avec des formats vidéo live. Le public ne sait plus où donner de la tête, entre l’écran géant ou la scène. Muni d’un smartphone et éclairé d’un joujou lumineux d’influenceur, il salue sa commu sans échapper aux pièges des réseaux sociaux. Amateurs de bad buzz, vous en aurez pour votre argent !
Le coup de grâce ? Une séquence d’anthologie, sous la forme d’une FAQ en direct qui se mue en octogone verbal dans le chat. Si certains trouvent qu’il a changé dans une poignée d’avis sur internet, bien véritables cette fois-ci, ils manquent leur cible.
En effet, Pierre-Emmanuel Barré a choisi de tourner en ridicule les travers de son métier. Le sujet peut sembler futile ; il est pourtant décisif. Les artistes, sur les questions de censure et d’uniformisation algorithmique, se heurtent à des défis inédits. Éduquer le public à cette réalité, n’est-ce pas l’œuvre la plus belle qu’un artiste peut créer ?