Elena Nagapetyan brillante en crowdwork et en stand-up à la Scala
Elena Nagapetyan jouait son spectacle Ça valait le coup pour la dernière fois à la Piccola Scala fin avril. Arrivée en grande pompe dans les plateaux d’humour, elle poursuit son ascension avec un show de haut vol.
Elena Nagapetyan, bien plus que la reine du crowdwork
Crowdwork, ou « travail de foule » comme le dirait Louis Chappey… Quand cette manière d’inclure le public est réussie, elle prend tout son sens. Oubliez les courts extraits vus et revus sur les réseaux sociaux. Elena Nagapetyan pose des questions personnelles, creuse dans le vécu du public comme elle le fait dans son stand-up. L’ambiance s’en ressent, se veut participative et crée une connexion unique.
Le crowdwork d’Elena fonctionne car elle distille le parfait dosage entre raillerie taquine et connexion intime. Elle n’opère pas mécaniquement, travaille quasiment au corps chaque interrogé(e) et son clan. Cela lui permet aussi de rebondir sur des segments plus écrits de son spectacle. On la compare volontiers à Redouane Bougheraba. Or la grande qualité des interactions la rapproche de Kheiron, maître en la matière. Et surtout, le crowdwork n’est pas au centre de son art…
Une heure et demie dense entre intimité crue et poésie percutante
En stand-up, le vécu porte souvent l’artiste. L’adage se vérifie clairement chez Elena Nagapetyan. Vous pouvez d’ailleurs découvrir un pan de son histoire, notamment son départ de Russie mais pas seulement, dans le podcast Bordel organisé d’Édouard Deloignon. Une discussion presque aussi profonde que son spectacle, qui vous donne un aperçu fidèle de cette artiste.
Certaines de ses vidéos sur les réseaux sont des extraits du spectacle. Aussi qualitatives soient-elles, elle cache un énorme aspect du show. Personne n’en parle ou presque : Ça valait le coup intègre des moments d’émotion et de poésie qui surprennent. Certains se souviendront de son côté « trash » — en tout cas, mon voisin à la Scala n’arrêtait pas de le dire, hilare.
Elena Nagapetyan confie qu’elle a toujours voulu raconter des histoires. Son désir désormais devenu réalité, elle captive de bout en bout. On découvre ainsi le récit d’une femme qui prend son destin en main de multiples manières, à la fois inspirant et hilarant. Passant d’un registre à l’autre, elle imprime une patte unique, convainc d’emblée de son talent. Sa bonne réputation des plateaux d’humour n’était pas surfaite. Rien de surprenant pour cette bosseuse qui a toujours su se réinventer et exceller dans les disciplines auxquelles elle prend part. Prochaine étape pour Elena : plusieurs dates en juin à l’Européen à ne manquer sous aucun prétexte !