Harold Barbé dans Deadline : du stand-up 100% authentique !

Juliette Follin 21/03/2022

Après Sous pression, Harold Barbé revient en spectacle à Paris avec Deadline. Il investit la Nouvelle Seine en mars lors de deux exceptionnelles. Nous étions à sa première parisienne, un soir de match de ligue des champions.

Harold Barbé dans Deadline : un humoriste de l’ombre devenu référence ?

Harold Barbé a plusieurs visages. Le vieux briscard, l’éternel enfant fan de comédie américaine et passionné de gaming, le barbu plus sensible que bourru… Mais surtout l’artiste qui ne laisse rien au hasard.

Méthodiquement, loin des paillettes, il a construit sa légitimité. Aux quatre coins de la France, il plante son drapeau caennais devant des salles combles. Sa communauté, il l’enrichit d’un concept à cœur ouvert, où les confessions fusent : le point du lundi matin. Sur scène, même combat : beaucoup de rigueur, une technique impeccable et une envie de déconner sans tricher. L’authenticité avant tout !

Deadline est ainsi la synthèse de sa richesse artistique. Le point de départ du spectacle, c’est une question existentielle passionnante.

Comment aborderait-on la vie si la date de mort nous était communiquée à l’avance ?

Harold Barbé affronte la dureté des scènes parisiennes

Ce n’est pas une date de trépas, mais bien l’affiche PSG-Real Madrid qui marquait la première parisienne de l’humoriste normand. Le commentateur du SM Caen se faisait trahir par son propre sport… et un public composé d’une famille venue fêter un anniversaire. Qui dit famille dit enfant dans le public, et vu l’humour de Harold, l’idée sent un peu le cadavre.

La Nouvelle Seine est parfois difficile à remplir, mais Harold Barbé est du genre fidèle. C’est là qu’il se sentait d’affronter la dureté des salles parisiennes. Face à l’hyperconcurrence comique et cette actualité sportive, il réussissait tout de même à attirer une vingtaine de personnes. Le début était assez poussif, car réalisé en pilote automatique devant un public dissipé. Le temps de trouver des écouteurs et un écran pour occuper la petite fille et ses oreilles sans doute encore un peu chastes.

Du rock, une nouvelle audio-érotique et une réinvention de la masculinité

Dans ces conditions, il est aisé de s’effondrer. Mais Harold en a vu d’autres. Une fois le calme rétabli, l’atmosphère se réchauffe. Harold s’amuse de plus en plus, va au bout de ses idées, alterne entre hits et propositions audacieuses.

Je ne sais plus comment on en est arrivés là, mais à un moment donné, on a eu le droit à une lecture de nouvelle audio-érotique. On ne peut pas être plus 2021 ! Le spectacle est dense, s’articule autour des confessions d’un père de famille qui n’a pas grandi sur tous les sujets… Et qui a surtout su conserver son âme d’enfant ! Même dans les soirs les plus difficiles, les artistes de sa trempe se battent et font parler leur expérience.

On comprend rapidement pourquoi Harold assurait les premières parties de Blanche Gardin. Il est sans doute l’un des humoristes les plus authentiques, connectés à l’art dans le sens artisanal cher à Haroun, par exemple. Questionner la masculinité est à la mode, mais Harold se plie à l’exercice car ces réflexions le traversent presque physiquement. Il y a quelque chose de magique en lui, qui donne envie de le suivre, de l’entendre, de rire avec lui. Vous voulez en être ? Il est encore temps pour vous de voir Deadline. À Paris, vous avez encore une chance le 30 mars. Une tournée est aussi en cours… Alors profitez-en !

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