Le Grand kiff de l’humour : le ONDAR à la bordelaise ?

L'invité du spot 17/12/2019

Le spot du rire continue son tour de France avec la soirée du Grand kiff de l’humour. Nous posons une nouvelle fois nos valises en terre girondine pour assister à la première scénique de nouveaux talents bordelais ! — Par Antoine Richard, envoyé spécial à Bordeaux

Bordeaux est un très bel endroit pour faire une belle histoire

— Mary Higgins Clark

Poursuivons cette citation : « …pour y manger des cannelés, boire du vin et dénicher de nouveaux talents de l’humour ». Après Baptiste Lecaplain, Jean-Philippe de Tinguy ou Nordine Ganso, la belle endormie compte bien prouver qu’elle regorge de futurs humoristes. La compagnie Leitmotiv, qui fête ses 10 ans, a relevé le défi le 14 décembre dernier, lors de la soirée du Grand kiff de l’humour !

L’objectif du Grand kiff de l’humour ?

Le principe de cette scène ouverte est donc simple : des amateurs présentent tour à tour au public leur création ou une reprise de sketch. Le tout doit durer entre 5 et 7 minutes. « C’est la seule limite qu’on leur a imposée. Sinon, ils ont carte blanche », affirme Maxence Geley, président de la compagnie Leitmotiv.

La soirée était placée sous le signe du kiff et du like. Le public devait être muni de boîtiers pour dire s’il a aimé ou non le sketch. Mais les organisateurs n’avaient pas prévu que la soirée afficherait complet. « Finalement, il n’y aura pas de boîtiers car on n’en a pas commandé assez. Nous sommes 80 dans la salle alors qu’on avait prévu 50 boîtiers », nous confie Maxence Geley. Pas de likes donc, mais un vote à l’applaudimètre et aux rires dans la salle.

Des coachs à la disposition des artistes

Pour accompagner les humoristes, exit Catherine Barma et Jean Benguigui. Quatre coachs sont présents au total : Maxence Geley, Laurène Delion (vice-présidente de la compagnie Leitmotiv), Nora Fred (comédienne) et Jean-Baptiste Bouyé (comédien). Entre eux, pas de compétition, mais la possibilité de passer deux heures avec ceux qui les ont choisis pour les préparer.

Rassurez-vous : les coachs ne dénaturent pas le travail de leurs poulains ! Au contraire, ils les aiguillent comme nous le confie Francis, l’un des humoristes qui se produit ce soir. « Le but est de conserver une liberté sans nous priver. Ils ont un autre regard sur notre travail et nous disent : “ne t’éloigne pas trop quand on a tendance à s’égarer”. »

Un grand kiff de l’humour ?

En poussant la porte du café-théâtre Drôle de Scène, on ne savait pas trop à quoi s’attendre… Si ce n’est à une grande diversité voulue par les gérants de la compagnie Leitmotiv.

Pour nous, l’ouverture est une valeur fondamentale. Ce soir, on a des gens de tous les âges, de 18 à 60 ans. Ce sont des amateurs qui jouent, mais ils donnent toutes leurs tripes.

Et sur scène, cela se ressent. Tout n’est pas parfait, loin de là, mais il y a de bonnes découvertes. En prime, certains essais méritent une suite, qu’il s’agisse de seuls-en-scène ou de duos. Car, pour la plupart des protagonistes de la soirée, c’est leur première fois. « Ce soir, c’est mon dépucelage », ironise William.

Les forces en présence

Ce soir-là, certains se sont fait remarquer. C’est le cas de Francis, psychologue dans la vraie vie, qui propose un sketch sur la fibroscopie. Inspiré de faits réels, il a su prendre le public avec lui grâce à une écriture bien ficelée et la véracité de son histoire qui parle à d’autres. « Faire des spectacles d’humour, ça me permet aussi d’exprimer des facettes que je ne peux pas [exprimer] au quotidien », nous confie Francis avant de monter sur scène. Alors, quand il apparaît avec une blouse de patient qui lui arrive aux genoux et une charlotte comme seul accoutrement, on imagine qu’il est bien loin de son quotidien.

La soirée se poursuit avec Thierry et Laurent, le duo à l’écriture très travaillée. Leur sketch mêle la Révolution Française et le contexte politique actuel : il a fait mouche dans la salle. En résulte une véritable plongée au plus proche d’un pouvoir en difficulté avec son peuple.

Et il y en a d’autres, des bonnes trouvailles ! Je pense notamment à Émilie et son stand-up sur le thème de l’EHPAD… Même son de cloche pour Calvin, le plus jeune de la soirée, qui s’est mis dans la peau d’un Antillais trouvant que tout va trop vite en France. Un sketch conclu par une morale sur le temps et la vie qui aura au moins le mérite d’avoir convaincu ses parents, assis au premier rang. Non, ce n’était pas l’École des fans

Cette soirée sera suivie de deux nouvelles éditions le 22 février et le 24 avril 2020. Il subsiste une question : les humoristes de ce soir deviendront-ils des pensionnaires ?

Crédits photo

Les humoristes de la soirée réunis sur scène avec le président de la Compagnie Leitmotiv, Maxence Geley © Antoine Richard

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