Comment fidéliser mon public ?

Juliette Follin 18/12/2019

Si la réponse à cette question était évidente, tous les artistes auraient percé. La difficulté pour les humoristes est d’être visible alors qu’ils sont plus nombreux et que leurs canaux d’expression sont démultipliés.

Ici, on se concentre sur deux objectifs : gagner en notoriété et mettre en place une stratégie de fidélisation. Déjà, premier constat : si vous avez réussi à attirer de nouveaux spectateurs, vous avez déjà fait une partie du travail !

Ces spectateurs doivent devenir vos VRP de luxe. Pour cela, vous devez les motiver à :

  • Déposer des critiques à note maximale sur BilletRéduc. Ce site valorise les spectacles en fonction de plusieurs classements : « top des réservations », « spectacles les plus consultés ». Le nombre d’avis et la note maximale sont le plus important. Le contenu de la critique est légèrement moins important, mais un public averti prendra le temps de cliquer sur les mauvaises critiques pour vérifier la véritable qualité du spectacle. En effet, les avis ne sont pas si fiables que cela car les artistes incitent à la rédaction de critiques élogieuses…
  • Interagir avec vous sur les réseaux sociaux. Trouvez des moyens de faire partager vos contenus, donnez envie de commenter… Le mieux ici est de tester différentes approches et voir ce qui fonctionne le mieux. Cet exercice est cependant assez frustrant car les algorithmes évoluent en permanence et qu’il y a souvent peu d’élus. Comme l’a expliqué Thomas Wiesel dans un podcast, ce qui marche sur scène n’est pas forcément ce qui marche sur les réseaux sociaux…

Vos proches seront généralement vos premiers spectateurs : c’est à travers leurs premières actions que vous allez rencontrer votre « vrai public ». Il faudra apprendre à le connaître, trouver des manières de le satisfaire et de lui donner envie de vous recommander à ses contacts. Et ainsi de suite…

Pensez à la fois qualitatif et quantitatif

Par exemple, un passage remarqué dans une captation télé ou une émission très en vue (quantitatif) va amener les gens à taper votre nom dans un moteur de recherche. Il pourra atterrir sur vos contenus, vos réseaux et d’autres articles de blog ou de presse.

Sur le qualitatif, vous pouvez créer un rendez-vous (hebdomadaire, mensuel) : podcast, série de vidéos… Vos efforts ne paieront pas tout de suite, mais vos futurs fans les plus motivés iront fouiller dans les méandres du web pour retrouver la petite pépite (évidemment, je fais ça tout le temps). Le podcast Les mecs que je veux ken de Rosa Bursztein en est un bon exemple. Il s’est d’abord développé de manière semi-confidentielle, puis Rosa a gagné en aisance, travaillé à la qualité de son audio (au plus grand plaisir de Ghislain Blique, responsable du contrôle qualité des podcasts des humoristes français) et a su s’entourer pour assurer la promotion du podcast (coucou Léo Domboy, attachée de presse hyperactive). Son meilleur réflexe aura toujours été d’améliorer son projet par petites touches : prise en compte des retours des auditeurs, modification du logo et du générique…

En résumé, la réponse à cette question ne se résume pas à un type de contenu ou à une action précise. Certaines recettes qui marchent pour d’autres ne vous conviendront pas forcément. Mon conseil là-dessus est d’observer la concurrence, de comprendre les mécanismes de marketing et de growth hacking qui peuvent accélérer les choses et de bâtir une stratégie pour bien organiser les choses.

Deux exemples : Baptiste Lecaplain et Marion Mezadorian

Au début de sa carrière, Baptiste Lecaplain a réalisé un travail titanesque : récolter les contacts de ses premiers spectateurs, leur écrire pour établir un lien avec eux et surtout leur offrir une promesse : les inviter de nouveau pour voir son spectacle lorsqu’il ne sera plus en rodage, dans une grande salle.

Isolée, cette démarche reste bien sûr insuffisante… Mais de nombreux artistes ont misé sur une relation très étroite avec leurs premiers fans, les fameux « early adopters ». Marion Mezadorian a également mobilisé cette technique pour dynamiser le remplissage de sa salle le jour où elle devait gérer une jauge plus conséquente ou inviter la presse.

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