Concarn’ fait sa comédie : un festival « au bout du monde »

Antoine Richard, Concarneau — « Au bout du bout » du Finistère se tiendra, du 4 au 6 octobre 2019, un festival d’humour pour la toute première fois à Concarneau. Lors de Concarn’ fait sa comédie, dix humoristes aux humours très différents vont se succéder sur la scène du CAC.

Au programme : un plateau d’humour le vendredi et trois spectacles les samedi et dimanche. Loin de Paris, Laurie Peret, Jo Brami et les autres vont faire rire les Concarnois pour la bonne cause. En effet, une partie des recettes ira à l’association Éva la Vie. Pour l’occasion, nous avons rencontré Sigrid Garcia et de Laurence Epingard, organisatrices du festival d’humour Concarn’ fait sa comédie.

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En quelques mots, pouvez-vous nous présenter Concarn’ fait sa comédie ?

Laurence Epignard : C’est parti du Téléthon où Sigrid avait organisé un plateau et ça a très bien marché. On a reçu de nombreux retours positifs. Les gens disaient qu’à Concarneau, il n’y avait pas ce genre de choses et on a voulu faire bouger la ville. Comme elle a pas mal de contacts avec des humoristes sur Paris, elle a essayé de les convaincre de venir jusque dans le Finistère.

Sigrid Garcia : Jusqu’au bout du monde, jusqu’au bout du bout ! (rires)

L. E. : On voulait organiser un festival de 3 jours dès la première. On aurait pu commencer par un jour, puis l’année d’après deux. Le vendredi, il y aura un plateau, un peu comme au Téléthon et ce qu’il y aura de nouveau au Téléthon avec un enchaînement d’humoristes très différents. Il y en a pour tout le monde et pour tous les âges. Précision tout de même : le spectacle de Noémie de Lattre, le dimanche, est interdit aux moins de 16 ans. Même chose pour celui de Laurie Peret, le samedi soir, qui est réservé aux plus de 14 ans.

 

Lorsque la majorité de la scène humoristique se tient à Paris, est-ce difficile d’organiser un tel festival à Concarneau ?

S. G. : Généralement, les festivals d’humour se tiennent dans toute la France, mais ça se passe souvent dans les grandes villes. À Dinard, il y en a un, par exemple. Après, il y a beaucoup de one man shows à Brest. Nous, on est de Concarneau. À la base, je suis parisienne mais il ne faut pas le dire (rires). On avait envie qu’il se passe des choses à Concarneau. C’est la troisième ville du Finistère. En plus on a de la chance, on a une salle (le CAC) avec une jauge de 800 personnes. On a beau être sur la pointe et au bord de la mer, on a cette possibilité de faire venir des spectacles qu’on voit dans les grandes villes à Rennes ou à Nantes.

Quels arguments utilisez-vous pour attirer les humoristes « jusqu’au bout du monde » ?

S. G. : Je leur dis qu’il fait super beau en Bretagne, n’est-ce pas ? (rires)

En atteste le temps aujourd’hui…

S. G. : J’ai la chance d’avoir quelques contacts, ce qui me permet de toucher certaines personnes et d’en amener d’autres. Certains sont très connus sur Paris mais l’idée c’est aussi de pouvoir toucher les gens en province et en Bretagne notamment. Pour les humoristes, qui sont pour la plupart parisiens, la Bretagne se résume à Nantes. Je leur dis que Nantes ce n’est pas la Bretagne… mais ça c’est un autre débat ! (rires)

Le festival laisse une place importante aux femmes. Laurie Peret est en tête d’affiche, Noémie de Lattre a un spectacle sur le féminisme et Alexandra Pizzagali, connue pour son sketch sur les femmes enceintes, est aussi de la partie. Ce coup de projecteur féminin est-il est une volonté de votre part ou ça s’est fait naturellement ?

S. G. : Au départ, l’exigence que j’avais par rapport à la programmation, c’était d’avoir une fille sur le plateau du vendredi parce qu’ils sont sept. Ça donne toujours un petit côté « fraîcheur ». Pour le samedi, en discutant avec Jo Brami, j’ai eu l’idée de mettre un homme et une femme en tête d’affiche. Et après Noémie, c’est plus parce que j’ai découvert son spectacle l’année dernière à Avignon et que j’ai beaucoup aimé. Il y a un peu d’humour mais c’est vrai que ça aborde des sujets très graves, très poignants. Je me suis dit que c’était pas plus mal d’avoir trois figures féminines et d’avoir des spectacles qui abordent des sujets de femmes. Ce n’était pas forcément voulu au départ, mais finalement ça s’est fait comme ça.

Autre atout du festival : une partie des recettes va aller à l’association Eva la Vie devant toi.

S. G. : L’année dernière, la présidente de l’association Eva la vie devant toi nous avait contacté quand on avait fait le Téléthon Comedy Club. Elle voulait savoir si on pouvait créer un partenariat pour récolter des fonds. Comme c’était dans le cadre du Téléthon, on ne pouvait pas récolter des fonds pour les deux associations. Pour le festival, je l’ai contactée car j’avais à cœur d’être partenaire avec une association concarnoise.

L. E. : Et choisir une association concarnoise, c’était vraiment jouer le jeu jusqu’au bout car c’est une association locale.

Pouvez-vous nous parler de l’association ?

S. G. : La maman d’Eva, Emmanuelle, a créé cette association il y environ un an et demi. Sa fille de 2 ans et demi est atteinte d’une maladie très rare. Ils ont besoin de récolter des fonds pour les soins, pour des séances de rééducation très intensives qui n’existent pas forcément en France, en tout cas pas au même niveau. Elle doit se rendre deux fois par an en Espagne, en plus de l’achat de matériels adaptés. Elle va entrer en maternelle, donc les frais vont s’allonger et la Sécurité sociale ne prend presque rien en charge.

Quel impact attendez-vous auprès des commerçants aux alentours ?

S. G. : Justement, on est partenaires avec le camping des Sables Blancs. On prévoit en effet d’accueillir des personnes qui ne sont pas de Concarneau et qui veulent venir tout le week-end. L’idée, c’est aussi de pouvoir avoir un impact sur Concarneau, surtout pour les locaux qui sont là toute l’année. D’où l’idée d’organiser le festival en octobre et non durant la période touristique estivale.

Un dernier mot pour donner envie aux gens de venir à Concarn’ fait sa comédie ?

S. G. : On vit dans une société où c’est devenu de plus en plus dur. C’est important de proposer des moments comme ça où on prend le temps de rire. Je pense que c’est plutôt sympa de passer un moment entre copines, entre amis, entre collègues. Pour rendre le festival accessible aux locaux, on propose un pass à 55 euros pour 4 spectacles.

L. E. : Et surtout, avez-vous pris vos places ? (rires)

Informations pratiques – Festival Concarn’ fait sa comédie

• Du vendredi 4 au 6 octobre 2019
• Salle du CAC – Centre des Arts et de la Culture de Concarneau
• Humoristes en spectacle : Laurie Peret, Jo Brami, Noémie de Lattre
• Humoristes en plateau d’humour : Aymeric Lompret, Alexandra Pizzagali, David Voinson, Nino Arial, Jérémy Lorca, Edgar-Yves, Sébastien Giray