Top spot #3 – Jason Rolland et Max Lek : la relève est là !

Juliette Follin 15/10/2017

En se faufilant parmi les files des salles de théâtre, le spot du rire a été marqué (ou invité, c’est selon) à plusieurs spectacles ces derniers temps. Comme ce rythme d’invitations va aller crescendo, autant vous raconter ce que j’y ai constaté. On commence avec deux découvertes : Jason Rolland et Max Lek.

Jason Rolland : l’hyperactif de la vanne

Jason Rolland a une folie particulière. Il est speed. Il dégaine les situations les unes après les autres à un rythme effréné. Dans son spectacle, sobrement appelé Jason, il mêle stand-up et personnages. La prestation n’est cependant pas sobre du tout ! Sa famille et son vécu nourrissent la prestation… Grâce à ce terreau fertile, on entrevoit la fragilité de l’humoriste et de l’homme : l’émotion gagne alors la salle et c’est là qu’il nous accroche.

Que peut-on trouver dans un spectacle qui reprend le nom de l’humoriste ? Là est la question épineuse que se pose chaque spectateur avant de se lancer dans l’achat de places. Pour le savoir, rendez-vous à la Comédie des 3 bornes le dimanche à 19 heures. Pour obtenir plus de détails, nos confrères du We love comedy (le média étroitement lié au Paname Art Café) ont réalisé une interview de Jason excellente et très complète que je vous encourage à lire. On y apprend que sa co-auteure l’a mené à se lancer, une étape toujours difficile et essentielle dans la carrière de tout humoriste.

Avant de m’y rendre, j’ai découvert Jason en scène ouverte. J’ai noté son nom et j’ai promis d’aller le voir… or, il jouait en même temps que Jean-Philippe de Tinguy, alors c’était compliqué. Heureusement pour Jason, le pensionnaire du spot du rire a fait une petite trêve scénique qui m’a déverrouillé le créneau.

Max Lek : l’antihéros séducteur du public

Max Lek joue au Théâtre la Cible son spectacle Maintenant ou jamais. Une coïncidence avec la manière dont je l’ai découvert. Je sortais de l’un des showcases de Joseph Roussin, à la Petite Loge. Le spectacle s’est terminé à 21 heures. Comme pour tout showcase qui se respecte, on y trouve au moins un humoriste dans la salle et d’autres amis.

Bref, l’humoriste en question m’embarque dans sa course effrénée vers l’autre salle de spectacle. Une course toutefois tranquille, car seuls quelques centaines de mètres séparent les deux théâtres. Une station de métro, sur la ligne 12, pour les plus curieux et tâtillons d’entre vous. Saint-Georges et Pigalle, voilà, vous savez tout.

Le jeu de l’amour et du hasard*

A 21h30, je me retrouve dans cette salle de spectacle, sans savoir le nom de l’humoriste ou le type de spectacle. Rien. J’adore ça. C’est là que l’on fait les plus belles trouvailles. Lorsqu’une connaissance vient vous tirer quelque part ou qu’on découvre quelqu’un au hasard, sans l’épier sur tous les réseaux vidéos, il n’y a pas d’idées préconçues. Il y a 2 choses essentielles pour conquérir un membre du public sur la durée : identification et alchimie. Quand ces deux paramètres sont bien mélangés, grâce à un savant dosage entre charisme et séduction, la magie opère.

Loi de proximité : quand tu grandis à quelques kilomètres de la personne, cela joue. Max Lek est picard. Moi picarde limitrophe, donc normande. Mais plus proche spirituellement de la baie de Somme que du côté chicos de Deauville. Ça jette un froid.

Max a été au contact de personnes bien alcoolisées, et a voulu se barrer pour de nouvelles aspirations. Il est vaguement perdu dans le jeu de séduction avec le sexe opposé, lassé de swiper ici ou là, désireux de déclarer sa flamme dans un Franprix, alors qu’il est au fond du trou. Ça m’a rendue dingue.

Et puis ce côté antihéros… Booder l’a bien décrit : l’autodérision est une arme de séduction massive… Mais apparemment, à double-tranchant. Les critiques du spectacle de Max Lek sur BilletReduc sont exceptionnelles en ce sens. 2 équipes se forment : celles qui n’ont pas réussi à entrer dans la dynamique, et les autres. Bref, prenez-vous au jeu les samedi soir à 21h30 du côté de Pigalle quand vous voulez. Au spot du rire, on vous le recommande. Cerise sur le gâteau : sa collaboration artistique avec BenH va probablement bonifier la prestation au fil des mois !

*Ce n’est qu’un titre, ne vous emballez pas.

Crédits photos

Jason Rolland (nouvelle affiche du spectacle) © Steve Bouteiller / Max Lek sur scène © Max Lek / Le Fieald

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