Harold Barbé dans Sous pression : très, très bon !

Juliette Follin 26/10/2019

Harold Barbé vient de jouer la dernière date de son spectacle Sous pression à la Comédie des 3 Bornes. On a pris le temps de découvrir cet humoriste, et on a passé un excellent moment.

Pour voir l’humoriste normand sur scène, profitez de sa tournée : Noisy-le-Grand, Lille, Troyes, Dijon, Rouen et Bourg-lès-Valence. Il devrait également proposer deux exceptionnelles parisiennes à la Nouvelle Seine.

Harold Barbé propose un spectacle original et solide

Ce spectacle, vous pouvez passer aisément à côté. Certes, la combinaison humoriste-croquemort-commentateur sportif n’est pas banale. Bien sûr, Harold Barbé assure la première partie de Blanche Gardin. Mais voilà, le vendredi à 21h30, la Comédie des 3 Bornes ne figure pas en tête de mes activités préférées.

Je suis contente d’avoir franchi le pas, pourtant. Parce que ce spectacle est un concentré d’émotions. Il y a d’abord le rire, franc et massif, qu’on vit tout au long du spectacle. Mais ça ne s’arrête pas à cette base syndicale !

50 nuances de rire

Il y a ensuite le rire un peu graveleux, qui côtoie le rire lié à un certain dégoût sur des détails scabreux. Le tout fonctionne grâce à une intelligence dans le jeu et l’écriture. L’émotion nous emporte même quand la mort n’est plus détaillée de manière technique mais touche les proches, toutes générations confondues.

Et puis il y a la vie, les choses absurdes de ce monde décrites les unes à la suite des autres. Harold nous embarque dans des anecdotes sur des sujets très variés. Et pour cause : l’homme qui nous parle sur scène a du vécu. On le ressent tout au long de cette heure : il s’agit d’un spectacle très travaillé, solide.

Au-delà de la qualité comique et technique, ce spectacle est avant tout un bon moment. Il commence par une playlist d’avant spectacle sous le signe de l’eurodance des années 1990.

Sing Hallelujah, une autre chanson formidable… Je suis comme Ghislain Blique : la danse en public, ça n’a pas lieu. Même tout seul, d’ailleurs. N’est pas Hugh Grant qui veut (Jump!). Mais là, franchement, j’ai ressenti l’envie.

La force d’un bon spectacle, et la meilleure blague de l’année

Quand on sort du spectacle, on conserve cette légèreté, que j’expérimente rarement en stand-up. Ce bonheur d’avoir vu quelque chose de beau, c’est un peu comme lorsque vous voyez une pièce de théâtre dans un lieu impressionnant ou dans un cadre agréable. Florence Muller m’a provoqué ça, mais c’était un seul-en-scène bien plus théâtral.

On a complètement oublié ses tracas, Paris devient belle. Et ce n’était pas gagné, vu le nombre de merdes de chien dans la rue des 3 bornes ce soir-là. Je me suis même surprise à sourire à trois types à un passage piéton, qui me disaient : « Faut avancer, t’as peur de quoi ? » Le bonhomme rouge, mec.

Harold Barbé dans Sous pression : verdict

Je n’oublierai pas cette soirée, où j’ai entendu la meilleure blague de l’année. Apparemment, ce n’est pas la préférée de la majorité des gens — mais l’artiste en est fier. Il peut. Je ne vous dis pas laquelle c’est, ce serait gâcher votre plaisir… Un indice : trois doigts (rien à voir avec la chanson de Laurie Peret, mais ça mériterait de devenir culte !).

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© Annliz Bonin

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