Top Gear France : l’histoire d’un kif humoristique hors comedy clubs

Juliette Follin 30/09/2018

Top Gear France est l’un de mes rendez-vous incontournables. Pourquoi vous en parler ? C’est simple : cette bande de potes manie l’humour bien mieux que ce que les trolls en disent.

Nb. Cet article fait référence aux huit premières saisons de Top Gear. Nous le mettons à jour le 11 mars 2024 (voir plus bas) pour parler de l’arrivée du duo de Vilebrequin.

Top Gear France : mon pêché mignon du mercredi soir

Le mercredi, il m’arrive de ne pas voir de plateaux d’humour. Si cela devient difficile tant la concurrence est rude, je dois le faire. La raison : Top Gear France ! Alors que les parisiens qui ont la télé s’extasient sur Top Chef, mon top va à une chaîne un peu moins connue, souvent ignorée à cause de ses émissions doublées bizarres.

Ça commence toujours de la même manière. Philippe Lellouche s’exclame : « Bonjour et bienvenue dans Top Gear, la seule émission d’auto devant laquelle, c’est sûr, vous n’risquez pas d’vous endormir ! » La foule en anorak dans un hangar de l’Aube crie et applaudit à l’unisson. C’est qu’ils sont courageux, ces gens : ils viennent assister à une émission debout, sans grand chauffage, pour le plaisir de l’automobile.

Faire un truc pareil en 2018, c’est plutôt badass. Là où tout le monde se met à méditer ou flipper sur la prise de Doliprane alors qu’ils tournent à la weed (coucou Louis Dubourg), ces gens-là vivent à leur façon. Comme un symbole, le premier invité, c’était François Fillon. On ne connaissait pas encore les affaires (Pénélope-gate, etc.) et ce gars était éminemment respecté de la communauté auto. Croyez-le ou non, c’était drôle.

Le Tone et Bruce Jouanny : les meilleurs amis du monde

Si je vous parle de Top Gear France, ce n’est pas sur un coup de tête mégalo. Je sais que peu d’entre vous regardent ou connaissent RMC Découverte. En fait, depuis plusieurs années, je ris de bon cœur à cette bande de potes à l’esprit libre. Ils s’en foutent un peu de tout, et c’est la légèreté qui manque à nos échanges actuels. Sérieusement, les artistes, au lieu d’enchaîner les stories indignées sans conviction politique recherchée, regardez plutôt ces trois mecs un peu délurés kiffer dans des voitures plus ou moins hors-normes !

Philippe Lellouche, l’acteur et le leader de la bande, essaie de prendre l’ascendant en permanence. L’air vaguement mégalo, il permet à Bruce Jouanny (pilote de course) et Le Tone (journaliste stylé) de se liguer contre lui. Les opportunités de faire de grosses conneries et des blagues à succès variable sont légion. En plus, à l’heure où les podcasts sur la masculinité sont légion, on découvre ces trois personnalités distinctes. Tous les trois sont attachants à leur manière et c’est un plaisir de les voir se lancer des punchlines. Certes, on n’a pas du niveau de stand-up et les répliques étaient un peu surjouées au début, mais ils ont su s’approprier la chose pour conquérir un public de plus en plus nombreux. Ils sont aussi très contents d’attirer une audience féminine, ce que les autres émissions automobiles ne pourront jamais atteindre.

Plus qu’une émission sur les voitures, c’est une émission de copains. L’occasion pour eux de faire des road-trips improbables, pour nous de bénéficier de bon divertissement. Et puis, dans les invités, il y a souvent un gars ou une fille du milieu de l’humour… Je vous avoue que rien que pour ça, j’aurais bien envie de faire de la scène et réussir. Dommage, je n’ai pas d’autre motivation que ça, c’est un peu léger !

L’arrivée du duo de Vilebrequin et de Poulpe à l’écriture : retour sur les premiers épisodes

Après huit saisons, le trio originel a laissé place à Sylvain Lévy et Pierre Chabrier. Le duo de Vilebrequin, fort d’une popularité monstrueuse sur YouTube, allait renouveler l’audience. Les femmes étaient un premier pas, le second serait celui de la jeunesse ! Un pari intelligent face à des audiences qui se délitaient… Mais encore fallait-il savoir que la saison 8 était à l’antenne !

Le premier épisode a détricoté plusieurs mythes de l’émission. Les tournages dans l’Aube : terminés. Idem pour le Stig, ce pilote à l’identité secrète. Et que dire des interviews et du tour des invités ? Tout a disparu. À la place, de nombreux invités : des humoristes sans aucun lien avec la voiture… Et c’est là où le bât blesse ! Le premier épisode n’incarnait donc plus la passion automobile. Malgré le talent du duo, la déception était de taille. Elle ne justifiait pas les critiques sans fondement sur les réseaux, alimentées par des attentes irréalisables. Clarkson & co sont uniques, faire la même chose n’aurait aucun sens !

Au fond, les invités et les scénarios influent fortement sur la qualité de l’émission. Sur la première, entre Ilyes Djadel et Ahmed Sylla, c’était un naufrage. Néanmoins, le Top Gear France avec Redouane Bougheraba nous effrayait, mais il était finalement plutôt bon… Niveau passion, l’épisode sur le rallye avec Arnaud Tsamère, Ari Vatanen, Sébastien Loeb ou encore une Peugeot mythique du WEC de 2011 était exceptionnel. Le deuxième épisode sur les véhicules de police rassurait également : l’humour est hilarant, l’ADN des saisons précédentes perdure et le plaisir est intact… Affaire à suivre, on se fera au BBQ challenge en fonction des invités !

Crédits photo © RMC Découverte

A propos de l'auteur