On a vu le film Taxi 5, et on a évité le délit de fuite

Juliette Follin 15/04/2018

Depuis mercredi dernier, les cinémas projettent Taxi 5, nouvel opus de la saga. Sans Samy Nacéri et Frédéric Diefenthal, mais avec de nombreux clins d’œil aux précédentes moutures. Voici la réponse à la question que tout le monde se pose : faut-il se déplacer ? Les fans de la saga ont crié au sacrilège, alors…

Taxi 5 : vous écoutez Nostalgie, ça peut paraître ringard…

Donc, on a affaire à une nouvelle équipe : Franck Gastambide et Malik Bentalha remplacent le duo mythique. Autant vous le dire, au début du film, je me suis demandée pourquoi je ne profitais pas du beau temps. Les gros plans sur Franck Gastambide sont insupportables, comme si l’on était des demeurés incapables de comprendre qu’il était le héros charismatique. Un écueil dont le cinéma français et ses comédies potaches ont le secret. Regardez les films avec Kev Adams et vous trouverez ce procédé copié-collé.

Nous avons donc un héros au-dessus des missions d’une police municipale, qui va se retrouver avec des bras cassés névrosés et finir par les aimer. Genre, comme tous les films populaires. Bien sûr, il va finir par draguer une jolie fille avec du caractère qui s’y connaît en voitures, Sabrina Ouazani… Ce qui est par ailleurs un stéréotype parmi tant d’autres dans le film, qui reprend en partie la bande qu’on voit dans les films comme Babysitting ou Pattaya. Les répliques et scènes similaires aux quatre films précédents se bousculent. Le personnage de la petite amie de Malik Bentalha est aussi caricatural, tout comme la policière avide de malbouffe et de nymphomanie. Je vous passe les répliques sur le vomi parce qu’une voiture de sport, Ô surprise, ça va vite… De toute façon, un film français sans effet vomi, j’ai l’impression que ça n’existe pas.

Et pourtant, on se laisse surprendre

S’il n’y a pas d’innovation notable dans le film, il y a aussi des choses à sauver. Les vingt premières minutes où l’on explique qui sont les protagonistes, leurs valeurs, qualités et défauts, sont certes lourdes… mais une fois cela passé, on finit par s’amuser. J’ai adoré les méchants, avant de comprendre qu’il s’agissait de pilotes. Des pilotes qui ne ressemblent pas vraiment à des pilotes, à la rigueur de stock-car brésilien. Mais bon, ils ont de belles voitures alors ça passe.

J’ai aussi zappé les gros plans sur le compteur : ça ressemble trop à pourquoi je ne regarde plus Automoto depuis le départ de Marc Minari. Montrer, lorsqu’on touche le rupteur, un mec qui hurle… vraiment ? Bon, dans tout ça, je ne vous parle toujours pas des bons côtés. Bernard Farcy aurait pu être ringard, mais ses envolées lyriques artistiques sont géniales. Il y a de la finesse dans l’écriture de certains personnages : l’émotivité de Malik Bentalha, le rôle de Michel dans son ensemble et Edouard Montoute, toujours aussi bon… La présence de Redouane Bougheraba m’a émue parce qu’il traîne au Paname et que le grand public doit découvrir la nouvelle scène humour qui n’a plus de secret pour nous. Le bonheur de voir Ramzy apparaître dans une saga qui a marqué mon adolescence… Tous les clins d’œil ont fini par m’émouvoir moi aussi, me rappeler le bonheur d’avoir découvert les précédents opus. Les adeptes du c’était mieux avant peuvent y aller sans hésiter. Au Box Office, il y a mieux, mais ce n’est pas un raté non plus. Le genre veut peut-être ça !

Taxi 5 : quelques images pour vous donner l’eau à la bouche

Crédits photo : © John Waxxx

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