Portraits – Djimo et Charles Nouveau, vainqueurs du Grand Prix du FUP

Juliette Follin 24/01/2018

Le Festival d’Humour de Paris s’achève traditionnellement par le Grand Prix du FUP. Cette soirée met en lumière une dizaine de talents inconnus du grand public. Le Grand Prix du FUP et le prix SACD, qui s’intéresse à l’écriture plus que l’interprétation, ont récompensé Djimo et Charles Nouveau.

Djimo, le sniper tranquille des plateaux d’humour

C’est l’humoriste Djimo qui a remporté le Grand Prix du FUP 2018. Placé en dernier dans la liste des artistes en lice, il était le clou du spectacle. Habitué des plateaux d’humour, il sait s’attirer la sympathie du public. L’air endormi ou défoncé, il dégaine son texte les yeux mi-ouverts. Et le public de rire de son interprétation, parfois nerveusement.

Dans son passage au FUP, j’ai découvert la partie sur Bob l’éponge, que j’ai trouvée presque absurde. Je connaissais bien entendu ses frasques sur la législation de la ville de Limoges. Sa marque de fabrique, et une manière habile de dire d’où l’on vient sans prononcer le mot « origines ». Le défi, pour Djimo, sera de prolonger cet univers au-delà d’un passage de quelques minutes. En effet, le vainqueur remporte cette année 1 mois de programmation au Point Virgule.

Passé par Le Point Virgule on the Road, il jouera dans cette salle mythique dès le 7 février, les mercredis à 20 heures. Prenez dès à présent vos places !

Charles Nouveau ou l’art de la punchline maîtrisée

Charles Nouveau sait faire de l’humour. La technique est huilée : d’un ton monocorde, il va nous emmener dans un univers sans hausser le volume. Le rythme change, le silence devient assourdissant et la voix prend de la puissance. Les yeux s’écarquillent simultanément. La chute déclenche les rires. C’est scientifiquement prouvé. Elle est originale, maîtrisée et même jouissive. C’est comme s’il se retenait de nous la donner jusqu’à ce qu’on atteigne le point de rupture. Et la récompense est là : c’est drôle.

Pour moi, Charles Nouveau, c’est avant tout un orateur. Puis un esprit assez érudit. Tu as plus envie de lui parler de la pragmatique linguistique (je vous jure, ça existe) que de Plus belle la vie. Polyglotte, dessinateur hors pair, il utilise toutes ses expériences de vie pour ne jamais tomber dans le déjà vu. Il est difficile de se projeter vers l’avenir et de parier sur l’essor d’un talent, mais ce serait un crime de ne pas le voir en haut de l’affiche.

Lundi soir, Charles Nouveau a vu sa plume récompensée. Je ne suis pas surprise, tant son expérience des chroniques radio est fournie. On souhaite à notre résident humour de continuer sur sa lancée ! Pour le voir sur scène, il faut se rendre à la Petite Loge et au Paname Art Café. Il y joue 2 spectacles : son régulier, Joie de vivre, et un autre consacré au football, Charles Nouveau parle de foot.

Crédits photo

Djimo au Sentier des Barres © Betty Durieux

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