Sarah Silverman et l’humour désintéressé

Juliette Follin 23/01/2018

C’est fou, ce qu’on apprend des autres. Depuis que j’ai commencé Le spot du rire, j’ai aimé compulsivement les humoristes. Enfin, leurs pages et publications. C’est évidemment de cela dont on parle.

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Tout ce qu’ils partagent me tombe sous les yeux. C’est très pratique : ils sont nombreux à être obsédés par la culture stand-up américaine. Heureusement, pas comme Tomer Sisley… qui va continuer à prendre cher en scène ouverte pendant un sacré moment !

J’en parlais récemment, à la sortie d’un plateau : je n’y connais pas grand-chose. Je n’ai pas Netflix, et jusqu’à récemment, je pensais que Dave Chappelle avait le physique de Bill Gates. Ce qu’un cerveau peut vous tromper… Mes références anglophones sont Bobby Mair et Damien Power, vus à Londres et Édimbourg. Le temps d’en rencontrer d’autres ?

Canal+ me sauve, j’ai pu voir la série I’m dying up here. On peut discuter… Enfin, pas tant que ça : beaucoup n’ont pas Canal et n’ont pas vu la série. Je me disais : « c’est quoi, leur foutue pop-culture ? » Tant que tu ne montes pas sur scène, tu as l’impression d’être de l’autre côté. Et puis, si moi, j’ai Canal, c’est pour le sport plus que pour la culture.

Bon, cette histoire de culture sur des plaques tectoniques distinctes, ce n’est rien de grave. Je peux toujours relayer, et a priori, on parle la même langue. Mes yeux sont souvent exposés au fil des stories Instagram de Louis DubourgSeb Mellia ou Roman Frayssinet. Et il arrive aussi que je tombe sur des choses telles que cet article. Rien de surprenant : Sarah Silverman apparaît souvent sur les réseaux.

Sarah Silverman relayée par Els

Il faut que je vous dise d’où ça vient, quand même. Enfin, de qui, surtout. C’est l’humoriste barrée et loufoque Els – Lost in France, que j’adore, qui vient régulièrement m’abreuver de cette culture-là. Et cet article, je l’ai trouvé beau.

En substance, Sarah Silverman a accompli un acte humain tout aussi vertueux que désintéressé. L’un de ces événements qui rend, à un petit niveau, le monde un peu plus respirable. Et le terrain de jeu sur lequel ça s’est joué est encore plus dingue : Twitter. Castagne-land pour les intimes. L’émission Les grandes gueules, à côté, c’est Oui-oui.

Un troll publie le tweet expéditif « C*nt ». Vous cliquerez pour la signification, si elle vous échappe. Et elle répond à ce gars qu’elle croit en lui, qu’elle voit la rage qu’il traîne. Qu’il peut s’en sortir, se faire aider. En prime, elle lui trouve les bons interlocuteurs pour l’aider. Comme le dit Kyan Khojandi, la dernière chose qu’un mec en détresse a envie d’entendre, c’est de se bouger le cul. La paralysie semble imparable. J’aimerais vous communiquer la source exacte, mais j’ai écouté beaucoup trop de podcasts avec Kyan Khojandi pendant les fêtes pour la retracer. Ecoutez-les tous, ça peut aider.

Et l’Oscar des vrais super-héros est décerné à…

Je vais vous dire mon intuition profonde. Les humoristes sont des super-héros. Mais des vrais, pas Superman qui troque ses lunettes de journaleux contre un slip rouge. Ils ont cet autre regard sur le monde, et ils arrivent à te l’apporter et t’élever, te faire aller mieux.

Et le meilleur, c’est qu’ils peuvent le faire en te parlant de coloscopie. De Brahm’s Ouloulou à Chris Esquerre. Non, le vrai meilleur, c’est qu’ils t’apportent tous un petit truc. Même ceux qui, la première fois que tu les vois, ne te font pas rire. Ils sont juste sur le chemin. Si l’on assemble toutes les pièces du puzzle, ça peut potentiellement remettre sur pied tout un chacun. C’est égoïste d’être le public.

Cette histoire a l’air un peu grisante. En tant que public, que peut-on bien leur apporter ? Est-ce que leur adresser 3 éclats de rire, c’est leur offrir 12 cacahuètes ? J’en suis à ce stade de la réflexion. S’il y a des lanternes parmi vous qui peuvent m’éclairer, ça pourrait me servir !

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Commentaires

  • PEROCHEAU YOHANN
    25 janvier 2018

    Bonjour,

    “J’aime beaucoup ce que vous faites”, phrase bateau mais qui vaut un peu plus que 12 cacahuètes tout de même…
    Je me permet de vous écrire car, en loisir, je consacre de mon temps au Stand-up car je suis un passionné de scène. J’aime beaucoup vos articles et vos analyses comme votre prise de position qui sont aussi les actions que l’on réalise quand on décide de présenter un Stand-up.
    Je serais très curieux de découvrir un article plus intimiste, qui révèle qui vous êtes et vos motivations extrêmes à enrichir notre culture scénique. Comme, j’aimerais beaucoup voir sur votre site des articles plus technique, qu’il devienne le vivier d’apprentissage du Stand-up, ce qui manque cruellement en France.
    Merci beaucoup pour ce que vous faites. C’est un réel plaisir de vous lire régulièrement.
    Bien cordialement

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    • Juliette
      25 janvier 2018

      Bonjour Yohann,

      Merci d’avoir pris le temps d’écrire ce message touchant ! Je suis ravie que mes articles plaisent autant 🙂

      Le spot du rire est un lieu ouvert, alors pourquoi pas aborder la technique du stand-up. Je ne connais pas toutes les ficelles, mais peut-être que si je crée quelque chose qui révélerait mes « motivations extrêmes » (j’adore la formulation !) ça pourrait devenir du stand-up ! Pourquoi pas déboucher sur comment créer du matériel pour le stand-up. Il n’y a plus qu’à creuser, mais l’apprentissage du stand-up c’est un vaste sujet !

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